Le 23 juin dernier, Mediapart publiait un article très important dans lequel on découvrait les témoignages de huit femmes qui accusaient Léo Grasset - vidéaste sur YouTube avec la chaîne DirtyBiology, de violences sexuelles, harcèlements sexuels et psychologiques. Des accusations que l'influenceur scientifique avaient rapidement démenties, mais qui viennent de passer à l'étape supérieure.
D'après un nouvel article de Mediapart, Léo Grasset fait aujourd'hui l'objet d'une plainte. Le 30 juin 2022, la YouTubeuse Clothilde Chamussy (à la tête de la chaîne : Passé sauvage) s'est en effet rendue à la gendarmerie de Neuville-sur-Saône (Rhône) afin de déposer plainte pour "harcèlement sexuel : propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste imposés de façon répétée".
Durant son précédent témoignage auprès du journal, mais également dans sa plainte consultée par Mediapart, Clothilde Chamussy a notamment déploré une attitude sexiste, toxique et déplacée de la part du YouTubeur, que ce soit au Play Azur Festival à Nice en 2017 ou dans le cadre de leur collaboration professionnelle sur l'émission Le Vortex en 2018.
A ces différentes occasions, il lui aurait notamment dit, "Je te toucherais bien les fesses mais on n'est pas assez amis", chuchoté à l'oreille, "ça te dirait du sexe d'après-midi ?", surnommée "gros sac à foutre", avant de lui poser des questions "sur la sexualité de [sa] mère" et de profiter d'un tournage pour faire publiquement "une liste de youtubeuses avec qui il avait envie de coucher".
Un comportement qu'elle avait déjà dénoncé en 2021 auprès de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) et que nie toujours le principal intéressé. Interrogés par Mediapart, Camille Loyer et Fares Aidel - les avocats du YouTubeur, affirment que leur client "conteste tout harcèlement sexuel" et "ne souhaite pas s'exprimer dans la presse sur ces allégations". En revanche, toujours selon eux, il se tiendrait "à l'entière disposition de l'autorité judiciaire" afin de faire la lumière sur ces accusations.
De son côté, Clothilde Chamussy a révélé au journal son objectif à travers cette plainte. Après avoir confessé que cela murissait dans sa tête depuis déjà plusieurs mois, "Je voulais depuis longtemps qu'il y ait une enquête judiciaire qui s'ouvre, que d'autres personnes soient interrogées", elle espère aujourd'hui "une condamnation, qui répare, qui a une valeur pédagogique et qui protège les jeunes" mais également réussir à "encourager les autres femmes à le faire".
Autant dire que, même si Léo Grasset reste présumé innocent à ce jour, il n'est pas impossible que cette plainte ne soit pas la dernière.