La journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, c'est tous les 17 mai de chaque année. Mais cela ne suffit pas. Le gouvernement d'Emmanuel Macron a lancé ce lundi 28 janvier 2019 une campagne de sensibilisation dans les collèges et les lycées. Avec pour slogan "Tous égaux, tous alliés", les affiches et les flyers qui ont été envoyés et placardés dans plusieurs établissements en France déclarent : "Ça suffit !", aux couleurs arc-en-ciel du drapeau LGBTQIA+.
Dans cette lutte contre l'homophobie et la transphobie, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, s'est rendu ce matin au lycée Hector Guimard, dans le 19e arrondissement de Paris, pour échanger avec des lycéens. Sur Twitter, il a précisé vouloir "une école républicaine et humaniste qui fait vivre les valeurs de respect et de fraternité".
Dans un tweet aussi, la Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, a assuré que ce combat, "c'est une des pierres de notre plan gouvernemental".
Si cette campagne a été lancée par le gouvernement français, c'est parce que même si l'on est en 2019, les chiffres font toujours froid dans le dos. Dans un communiqué publié par le site du gouvernement, il est indiqué que "18% des lycéens ou étudiants LGBT déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois" (selon une étude de l'IFOP). Et dans son rapport pour 2018, SOS Homophobie a relevé une "augmentation de 38% des signalements d'actes LGBTphobes en milieu scolaire".
Gabrielle Richard, chercheuse à l'Observatoire universitaire international éducation et prévention de l'université de Paris-Est-Créteil a de son côté affirmé à l'Express : "Dans le rapport sur l'éducation inclusive et l'accès à la santé des jeunes LGBTI+ (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, intersexes), que j'ai récemment publié, 51.78% des jeunes LGBTI+ de France rapportent s'être fait ridiculiser, taquiner, insulter ou menacer à l'école en raison de leur orientation sexuelle (réelle ou présumée) ou de leur identité de genre", concrètement cela signifie : "Un jeune sur deux rapporte avoir vécu des violences verbales ; un sur dix, des violences physiques ; et un sur trente, des violences à caractère sexuel".
Et même si cette campagne contre l'homophobie et la transphobie est une bonne initiative, Bilal Hassani fait partie de ceux qui pensent que ce n'est pas suffisant. Lui-même victime d'insultes, de discrimination et de menaces, le chanteur a avoué au micro de France Inter : "Quand je voyais les affiches à l'infirmerie de mon collège, j'avais pas l'impression que ça allait changer le comportement de mes camarades". Espérons tout de même que ces affiches et cette campagne fassent avancer les mentalités.