L'année dernière, Booba s'est donné une mission bien précise : celle d'en venir à bout des "influvoleurs" comme il les appelle. "C'est la découverte de leurs arnaques massives qui m'a révolté", a-t-il confié lors d'un entretien accordé à Libération.
Après plusieurs mois de lutte, c'était au tour de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, de prendre la parole à ce sujet. "Il a raison Booba, il a raison de rappeler qu'il y a des dérives, qu'elles sont inacceptables, et nous y mettrons fin", avait-il déclaré. Finalement, une nouvelle loi visant les influenceurs a vu le jour et comporte notamment de nouvelles interdictions, un renforcement des sanctions et des obligations de transparence. Dans le cas où les interdictions publicitaires ne sont pas respectées ou si un influenceur dissimule sa véritable intention commerciale, ce manquement est passible de deux ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.
Après un long travail de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), deux premiers influenceurs ont été pointés du doigt. Il s'agit de Simon Castaldi et Illan Castronovo. Ces derniers sont entre autres accusés de ne pas indiquer l'intention commerciale de leurs publications à visée publicitaire. Les deux candidats se sont ainsi vus dans l'obligation de partager plusieurs posts de la DGCCRF sur leurs réseaux sociaux.
Voici ce qu'on peut lire au sujet de Simon Castaldi : "Les agents CCRF @dgccrf_off de la DDPP du Val-de-Marne ont prononcé une injonction administrative à l'encontre de Simon Castaldi, titulaire du compte instagram @simoncastaldi. Celui-ci n'indique : ni l'intention commerciale de ses publications, pourtant en relation directe avec la promotion de biens ou services; ni les marques pour lesquelles il réalise ces communications. Ces pratiques, qui s'apparentent à de la publicité cachée, sont des pratiques commerciales trompeuses au sens du code de la consommation".
Même son de cloche pour Illan avec quelques petites différences : "Les agents @dgccrf_off du Service National des Enquêtes ont initié une injonction administrative à l'encontre de Illan CASTRONOVO. Sur son compte Instagram illancto et sur ses chaînes Telegram, celui-ci : affirme d'un service de conseil en paris sportifs qu'il augmente les chances de gagner aux jeux d'argent et de hasard; donne l'impression qu'un service de reversement en argent d'une partie du solde du Compte Personnel de Formation en contrepartie d'une simple inscription à une formation est licite alors qu'il ne l'est pas; n'indique pas l'intention commerciale de ses publications à visée publicitaire. Ce sont des pratiques commerciales trompeuses au sens du code de la consommation". Illan finit par admettre ces trois erreurs citées.
La question que tout le monde se pose désormais : qui seront les prochains influenceurs/candidats visés par le gouvernement ? Les paris sont ouverts.