Le harcèlement en ligne est malheureusement devenu commun au fil des années, notamment pour les influenceurs. Beaucoup d'entre eux comme Emmy MakeUpPro ou Bilal Hassani ont déjà témoigné des insultes et menaces dont ils sont la cible chaque jour. Actif depuis 2015 sur Youtube, Marvel Fitness avait rendez-vous devant le tribunal de Versailles ce lundi. Le youtubeur était accusé d'avoir lancé des "raids numériques" contre d'autres influenceurs et anonymes, menant à des campagnes de harcèlement sur les réseaux sociaux.
Présenté au tribunal, Marvel Fitness a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés à savoir de harcèlement moral sur neuf personnes et de violence sur avocat. Alors que le procureur avait requis 8 mois de prison ferme, le youtubeur fitness a finalement écopé de deux ans de prison dont un an ferme, de 10 000 euros d'amende et a désormais l'interdiction d'exercer une activité de création sur un site ou sur les réseaux sociaux.
Il était reproché à l'homme de 31 ans dont le vrai nom est Habannou S. d'avoir pris à partie directement d'autres influenceurs et anonymes avec ce qu'il appelait ses "drama", des litiges lors desquels il visait une personne en particulier dans des vidéos ou sur Instagram. Parmi les victimes qui ont témoigné lors du procès, on retrouve Aline Dessine, qualifiée de "folle" par l'influenceur et qui a raconté être toujours aujourd'hui la cible d'insultes et de menaces quotidiennes. Tristan Defeuillet-Vang, vu dans Ninja Warrior et Les Anges 10, explique lui aussi voir été visé par les attaques de Marvel Fitness qui l'avait comparé à Katsumi, ancienne actrice X. Les neuf victimes sont âgées de 19 à 34 ans, précise le Parisien. L'avocate des victimes, Me Laure-Alice Bouvier, est elle aussi concernée puisqu'elle avait été ciblée par l'homme qui l'avait poursuivi avec sa caméra. Durant son procès, Marvel Fitness n'a pas souhaité s'exprimer mais son avocat, Me Marc Goudarzian, a invoqué une "satire", explique 20 minutes. "C'est exactement ce que faisaient les Guignols de l'info et ça entre dans le cadre de la liberté d'expression" a-t-il expliqué lors du procès.
Une condamnation qui fait réagir sur les réseaux sociaux où le hashtag #FreeMarvel s'est retrouvé en trending topic ce mardi 22 septembre. Certains y dénoncent l'hypocrisie de la justice en comparant le cas de Marvel Fitness avec ceux d'agresseurs sexuels condamnés à la même peine.