Après son grand succès Ma vie de courgette, cumulant une note de 99% d'avis positif sur le site Rotten Tomatoes, le réalisateur français Claude Barras revient sur grand écran avec son nouveau film : Sauvages. Produit par la société Haut et Court, le film raconte l'histoire de Kéria, vivant à Bornéo près de la forêt tropicale, qui recueille un bébé orang-outan. Kéria vit dans la plantation de son père. Tout roule pour le mieux jusqu'au jour où son cousin, Selaï, issue d'une famille de nomades, s'installe chez elle pour échapper à de grands magnats de l'industrie forestière. La forêt est en danger. Ni une ni deux, les deux cousins, accompagnés du petit orang-outan baptisé Oshi, vont se battre bec et ongle pour sauver de la destruction leur patrimoine naturel.
À la différence du Robot Sauvage, dont l'animation s'est faite principalement avec l'aide de pinceaux - ce qui lui donne ce look hors du commun - le réalisateur Claude Barras a décidé de rempiler avec son premier amour, également utilisé pour Ma vie de Courgette : le stop motion. En utilisant des jeux d'échelle propre à cette technique d'animation, en créant ces petits personnages à la tête ovale et aux yeux globuleux, le réalisateur signe une oeuvre insolite et mémorable.
Au-delà de la simple histoire d'aventure que nous propose Sauvages, c'est toute une constellation de thèmes qui éclaire en sous-texte le long-métrage. Protection de la nature, et, à plus forte raison, tentative (réussie) d'éveil et de développement de la conscience écologique, protection de son identité, mais aussi mise en lumière des mécaniques de discrimination sociale, raciale. Un gros programme donc, qui ne manque pas de faire écho à certaines thématiques du Robot Sauvage.
C'est après avoir lu un article dans le journal que Sauvages a commencé à naître dans l'esprit de Claude Barras. Dans un entretien accordé au magazine Goodplanet, il explique : "À l'époque où je faisais la promo de Ma vie de courgette, j'ai pas mal voyagé, j'avais alors le temps de lire les journaux. J'ai lu une nouvelle qui disait qu'en 1900 il y avait à peu près un million d'orang-outans. En l'an 2000 il en restait 100 000, et en 2016, c'est à l'époque, il en restait environ 15 000. L'extinction programmée de l'espèce sauvage était prévue pour 2030. Ça m'a beaucoup attristé. C'est pour cela que j'ai eu envie de réaliser un film avec un bébé orang-outan au centre. J'ai d'abord commencé à le dessiner, avant de me documenter sur Bornéo".
Une fois le projet en route, il a fallu constituer toute une équipe de travail. Au casting, on retrouve Laetitia Dosch, on ne peut plus sensible à la cause écologique, qui s'est d'ailleurs illustrée cette année au sujet de la cause animale dans son premier film en tant que réalisatrice, Le Procès du chien.
Au côté de Barras, elle évoque, dans ce même entretien, les thèmes du film et la volonté perpétuelle du projet de s'adresser à un jeune public, sans pour autant le prendre pour des idiots : "Il y a un message politique, environnemental, écologique. C'est un film pour les enfants qui montre la déforestation aujourd'hui, à quel point elle abîme la nature, pour faire de l'huile de palme. Dans le même temps, il y a aussi toute la beauté de l'île de Bornéo, de la vie des indigènes, des animaux, des oiseaux, qui est transmise aux enfants par la beauté des dessins et des images. Elle passe aussi par tout un travail sur l'ambiance sonore réalisé par Charles de Ville, au montage son, qui a enregistré plein d'oiseaux et de sons là-bas. On emmène ainsi vraiment les enfants dans ce monde-là."
Sauvages est à retrouver dès maintenant dans vos salles de cinéma !