Les artistes francophones qui font carrière outre-atlantique se comptent sur les doigts d'une main. Outre les superstars Daft Punk dont le dernier album "Random Access Memories" ne contient d'ailleurs que des collaborations US, le renommée musicale française tient sur les épaules du DJ David Guetta et des rockeurs de Phoenix. Un peu de Wookid par là, une touche de C2C par ici, et puis voilà. Mais désormais le prodige belge Stromae vient allonger la liste.
Le carton de son album "Racine Carrée" a largement dépassé les frontières d'Europe. Ecoulé à près de 400 000 exemplaires en moins de deux mois en France, Stromae pourrait désormais vendre son opus aux Etats-Unis. Dans son édition du 14 octobre 2013, le très prestigieux quotidien New York Times consacre une demi page au chanteur. Deux grandes photos en noir et blanc et un portrait élogieux, comme l'a immortalisé Olivier Nusse, le directeur du label Mercury, sur Twitter. Le journaliste Scott Sayar évoque le look inimitable de Stromae : "un dandy fluorescent, en noeud papillon, polos très colorés et chaussettes hautes qui mélange les sensibilités vestimentaires d'un gentleman anglais, de l'électro underground et du bush africain".
Mais si Stromae est surtout encensé par le New York Times, c'est pour sa musique qualifiée d'"enjouée mais presque toujours entrecoupée d'une tension plus sombre, le reflet d'une désillusion et d'une agitation qui ont supplanté l'assurance qu'avait l'ancienne génération européenne", d'où le titre de l'article "Stromae : Désillusion, sur un rythme dance". Pourtant les Américains n'auront pas attendu cet article pour louer le talent de Paul Van Haver. En 2010, Kanye West avait craqué pour le gimmick d'Alors on danse avant que la jeune rappeuse Angel Haze ne remixe le tube Papaoutai cet été.