Suite directe de Dragon Age 2, Dragon Age Inquisition nous transporte une nouvelle fois dans l'univers de Thédas, en pleine période de crise. Une faille temporelle a en effet permis à une armée de démons d'envahir le monde imaginaire ; les dragons sont assoiffés de sang et les Templiers se livrent une guerre sans merci contre les mages. En gros, c'est le bordel et c'est à vous, l'Inquisiteur, qu'incombe la tâche de fermer la porte démoniaque, grâce notamment à une étrange marque apparue sur votre main. Un pouvoir mystérieux, symbole de l'Inquisition, une confrérie dont le but principal est de ramener la paix à Thédas et à laquelle les figures de la saga (Cassandra, Varric...) se greffent tout au long de la progression.
Sans révolutionner le genre heroic-fantasy, le scénario de Dragon Age : Inquisition suscite tout de même la curiosité constamment. Certes, sa quête principale est un peu trop manichéenne. Elle est néanmoins desservie par de très nombreuses intrigues secondaires, riches en rebondissements. Attention, l'aventure ne part pas pourtant dans tous les sens. Chacune de nos actions et chacun de nos choix (dialogues, alliés...) influencent le cours des événements. Ce nouveau volet possède en clair tous les atouts d'un RPG, les décisions du joueur dynamisant l'histoire. Et pour renforcer l'immersion, c'est désormais dans la peau d'un héros créé par ses soins, de la tête aux pieds, que l'on vit cette épopée, entre ombre et lumière.
Au début de l'aventure, on choisit ainsi sa race (humain, elf ou qunari) et sa classe (mage, guerrier et voleur). Cependant, on ne reste pas longtemps bien seul, puisqu'après quelques heures de jeu, c'est en équipe de 4 que le joueur doit mener à bien son dessein. L'occasion donc d'essayer les compétences/sorts (actifs et passifs) de chaque classe, entre lesquelles il est possible de switcher en temps réel. La personnalisation de ses combattants ne se limite cela dit pas seulement à cela puisque chacune des classes comportent quatre arbres de compétences (à débloquer à l'aide de l'XP amassée). Si l'on s'y perd au début, progressivement, faire évoluer son héros en pyromancien ou encore en tank devient une activité très addictive.
Ceci est d'autant plus vrai que le levelling dans Dragon Age : Inquisition est loin d'être contraignant. Il est en effet très facile de monter de niveau et de se constituer un équipement solide grâce à des loots variés et un système de craft bien fichu à base d'éléments récupérés sur ses proies. La difficulté est cela dit aussi rendez-vous, les terres de Thédas abritant des créatures féroces ainsi que d'innombrables mini-failles à refermer. Conséquence : il est impératif d'explorer tous les recoins du continent pour se constituer un arsenal infaillible. Et pour rester en vie, les joueurs vont aussi devoir apprendre à utiliser la caméra tactique. Révélant tout son potentiel durant les combats ardus, elle fige le temps et permet d'élaborer ses stratégies tranquillement.
Et l'Inquisition ? Si rien ne vous empêche de nettoyer les contrées de Thédas avec votre quatuor, ne pensez pas partir à l'assaut de la faille principale sans l'aide d'une armée. C'est là qu'interviennent les mécaniques de gameplay liées à l'évolution de l'Inquisition. A tout moment, il est possible d'invoquer un conseil de guerre pour réaliser des missions ulies pour fortifier son bataillon. Durant cette phase, plusieurs choix s'offrent au joueur : il peut soit se rendre dans de nouvelles régions ; soit envoyer ses généraux sur place pour réunir des informations ou rallier des clans. Par la suite, des bonus sont débloqués pour faciliter la progression de notre héros. Mais en contre-partie, des malus (comme l'impossibilité d'enrôler d'autres fratries rivales) sont également appliqués. Un dilemme constant !
Quid du contenu ? Disons-le simplement : les développeurs de Bioware n'ont pas chômé pendant les trois ans qui sépare Dragon Age 2 de Dragon Age : Inquisition. Entre la quête principale à terminer, les missions secondaires à réaliser, les dragons increvables à exterminer, les nombreux objets à collectionner, les énigmes à élucider, et un terrain de jeu gigantesque et hostile à visiter *reprends son souffle*, difficile de quantifier avec exactitude la durée de vie proposée par ce troisième volet. A cela s'ajoute d'ailleurs un mode multijoueur qui ravira les aficionados des conquêtes de donjon en ligne. Mais ce dernier s'avère finalement assez anecdotique, voire dispensable tant la campagne solo est à la fois complète et prenante.
Techniquement, Dragon Age : Inquisition nous fait oublier les grosses lacunes de son prédécesseur. Sur PC et consoles new-gen, le titre propose des graphismes sympathiques et une modélisation soignée. Mais son véritable plus reste ses environnements aussi dépaysants que variés, qu'il s'agisse de collines enneigées, de forêts luxuriantes ou de déserts arides. On regrette cependant que les animations des personnages contrôlés souffrent encore d'une certaine rigidité. Mais dans l'ensemble, la direction artistique inspirée de l'heroic-fantasy fait mouche, délivrant des séquences fortes que même Tolkien pourrait envier à Bioware. Sans oublier la bande-son, magistrale, qui contribue au caractère épique de l'aventure. Enfin, les allergiques de la langue de Shakespeare apprécieront la VF intégrale et qui plus est réussie.
Verdict : Avec Dragon Age : Inquisition, Bioware va très certainement renouer avec son public, déçu par une précédente itération très pauvre. Grâce à un monde immemce, une campagne bien menée et des mécaniques de gameplay efficaces, les passionnés d'action-RPG y trouveront assurément leur compte !
(Test réalisé sur PS4)
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