Son premier single, "Pillow Talk", s'est transformé en tube mondial et son premier album "Mind of Mine" est entré numéro un des ventes dans la foulée. Quel est son secret ? Analyse des bons choix opérés par le nouveau Justin Timberlake !
C'était sa mission numéro un : gommer l'image de chanteur pour adolescentes qui lui collait à la peau à cause de One Direction . En cinq ans, le boys band britannique a cumulé les records et fédéré une communauté internationale de fans prêts à tout pour leurs idoles. Prisonnier de cette frénésie médiatique, incapable de s'épanouir au sein de cette cage dorée, Zayn a préféré tout plaquer.
Pour s'affirmer en solo, il a donc opté pour la stratégie du grand écart : s'éloigner de tout ce qui le rapprochait de près ou de loin au groupe de ses débuts. La musique de One Direction ? " Ce n'était pas moi". Son image ? Ultra contrôlée : " On ne devait pas sortir de ce look de jeune ado. On m'interdisait de me laisser pousser la barbe ou de me teindre les cheveux". Le succès ? " A chaque fois qu'on gagnait un trophée, ça me laissait de marbre". Ses anciens copains ? " J'ai essayé plusieurs fois de les joindre mais je n'ai pas eu de réponse. J'imagine que leurs numéros ont dû changer".
A coups de petits tacles assassins, Zayn s'est façonné une image plus mature, celle d'un garçon aujourd'hui libéré de ses chaînes et en phase avec lui-même. Une façon pour lui de tuer le père comme Oedipe, et de préparer le terrain pour sa métamorphose en chanteur R&B...
A partir du moment où il a tiré un trait sur l'aventure One Direction, Zayn n'a cessé de se proclamer prêt à montrer qui il était réellement. " Il n'y avait aucune place pour expérimenter ma créativité dans le groupe. Si je voulais chanter un crochet ou un passage en R&B, ou à ma façon, on faisait toujours 50 prises jusqu'à ce que ce soit pop, putain de générique, afin qu'ils puissent utiliser cette version" a-t-il déploré, les souvenirs amers. Sa came à lui ? R. Kelly, Usher et le regretté Prince.
Approché dans un premier temps par Naughty Boy (Emeli Sandé, Tinie Tempah), Zayn s'est embourbé dans ces conflits d'égo avant de trouver LA perle rare, celui qui a su mettre en relief son talent : le producteur James Ryan Ho, alias Malay. Sur son CV ? Alicia Keys, John Legend mais surtout Frank Ocean, dont il a lancé la carrière.
Zayn lui a fait aveuglement confiance et tant mieux : élégant, sensible, construit avec un plaisir palpable, l'album "Mind of Mine" est une agréable surprise qui recèle quelques pépites à la "It's You". Dans sa quête d'identité, le chanteuse se permet même un interlude acoustique chanté en ourdou, rappelant ses racines pakistanaises. Malin...
Bien sûr, pour conquérir les coeurs, Zayn a du jouer le jeu de la promotion. Même s'il dit détester ça, Zayn a malicieusement tiré les ficelles de la presse people. Sa rupture avec Perrie Edwards de Little Mix puis son couple avec le top model Gigi Hadid lui ont assuré une présence perpétuelle dans les magazines et sur les réseaux sociaux. Et devinez qui il embrasse langoureusement dans son premier clip "Pillowtalk" ? Gigi. En 24 heures, la vidéo était visionnée 10 millions de fois !
En parallèle, le musicien a savamment choisi les médias à qui se confier. La bible de la presse musicale Billboard lui a réservé sa Une, tout comme le branché Complex ou The Fader. Chacune de ces entrevues étant naturellement accompagnée d'une séance photo à même de susciter l'émoi parmi ses admirateurs. Sa première apparition en solo à la télévision ? Dans le très populaire "Tonight Show" de Jimmy Fallon. Autrement dit, rien n'a été laissé au hasard.
Résultat, Zayn a marché sur les traces de Beyoncé , Gwen Stefani ou Justin Timberlake en tutoyant le sommet des charts aux États-Unis en solo après des débuts en groupe. Un record pour un artiste britannique. Le monde lui tend désormais les bras !