Actuellement diffusée sur MBS au Japon (et sur Crunchyroll en France), la saison 2 de Jujutsu Kaisen met tout le monde d'accord tant la qualité de l'anime est toujours au rendez-vous. Or, là où les fans et le mangaka Gege Akutami connaissent aujourd'hui un véritable bonheur devant leurs écrans, l'équipe créative à l'origine de ces nouveaux épisodes serait loin de partager un tel sentiment en coulisses.
Selon un internaute visiblement très proche de l'industrie de l'animation japonaise, les réalisateurs et animateurs affiliés à la saison 2 de Jujutsu Kaisen auraient été obligés par MAPPA (studio d'animation) de signer un NDA (Accord de non-divulgation) au moment de participer à la série. Une situation habituelle dans le milieu qui permet d'éviter la fuite de spoilers et des leaks d'images, à un détail près. À en croire cette source, le contrat en question voyait l'apparition d'une clause un peu spéciale : celle de ne pas parler du tout... de la production.
Une révélation qui a surpris et inquiéter les internautes au Japon, au point de motiver certaines des personnes concernées à parler. Aussi, c'est sur Twitter que plusieurs animateurs de la saison 2 de JJK ont finalement décidé de balancer sur les conditions de travail jugées déplorables qui leur seraient imposées. Alors que Shunsuke Okubo (L'Attaque des Titans, Ranking of Kings) a notamment écrit, "Je n'ai rien à perdre, donc si vous voulez me poursuivre parce que je me plains, allez-y", J-Mulli (Wonder Egg Priority, Zombie Land Saga R, MagiReco) a de son côté partagé son désarroi.
"Faire taire le staff et l'empêcher de parler des conditions de travail atroces est diaboliquement comique", a soufflé le technicien. Le calendrier de production est plus qu'horrible et le fait que le travail arrive à être fait malgré un manque de compétences est incroyable. Je ne compromettrai pas ma santé pour un travail qui ne couvre même pas l'intégralité de mon loyer, sans parler de mes autres dépenses. Mon bien-être compte plus pour moi que la peur d'être blacklisté".
Plus loin, Enrico Nobili - un autre spécialiste de l'animation au Japon (JoJo's Bizarre Adventure: Stone Ocean, One piece), également concerné par la production de JJK, a soufflé : "C'est vraiment une situation terrible en ce moment. J'aimerais tellement que les emplois du temps soient plus humainement tenables pour le staff".
Des confidences particulièrement touchantes, mais malheureusement... loin d'être surprenantes. Si MAPPA n'a bien évidemment pas réagi à ces nombreuses critiques, il faut savoir que ce n'est pas la première fois que le célèbre studio d'animation est accusé de faire vivre un enfer à ses employés. En février 2022, c'étaient L'Attaque des Titans qui se retrouvait au centre d'une polémique.
Sur ses réseaux sociaux, Teruyuki Omine (réalisateur) avait en effet confessé qu'il avait passé 72 heures d'affilée avec son équipe dans les studios afin de conclure la saison 4, sans pouvoir rentrer chez lui. Face à ce témoignage, d'autres animateurs avaient alors dénoncé des salaires divisés par trois vis-à-vis des normes dans le milieu, mais également un travail à la chaîne avec des pauses quasiment inexistantes.
Un triste rappel que l'envers du décor au sein de cette industrie est loin d'être aussi réjouissant qu'elle le laisse paraître et que l'accumulation actuelle de projets (pour un nombre de studios toujours aussi restreint) ne devrait pas permettre à la situation de s'améliorer dans un futur proche... Et bien évidemment, au-delà des anime, le monde du manga n'est pas épargné avec des mangakas à la santé toujours plus précaire...
Si le milieu doit bien sûr faire son auto-critique, c'est aussi au public de faire entendre sa colère pour tenter à son niveau de bouleverser ces (mauvaises) habitudes. Et ça commence par accepter de plus longs délais entre les saisons, respectez les équipes et leur travail sans chercher à les clasher dès que quelque chose ne va pas, et par réduire sa consommation de contenus...