Impossible d'être passé à côté de l'actualité du moment : les agriculteurs sont en colère et le font savoir à travers différents mouvements extrêmes. En cause ? Ils déplorent une perte de revenus avec l'inflation et face à une industrie agroalimentaire et des distributeurs plus cupides que jamais, ne veulent pas voir le prix du carburant augmenter et refusent une transition écologique nécessaire (moins de pesticides acceptés), arguant que cela n'apporte que des contraintes et que les règles ne sont pas toutes les mêmes en Europe.
Des manifestations parfois violentes de leur part qui, en plus d'être étonnamment acceptées par le gouvernement qui se contorsionne pour leur trouver des excuses, sont également soutenues par Karine Le Marchand. On a pu le voir cette semaine, l'animatrice d'M6 n'a rien trouvé de mieux à faire que de se mettre en scène devant les caméras afin... de blâmer les consommateurs. Selon elle, ils seraient à l'origine du malheur des agriculteurs en refusant d'acheter des fruits, légumes et viandes au prix fort. À croire que son joli salaire sur M6 l'empêche de comprendre le mot "inflation".
Justement, en parlant de la présentatrice, Le Parisien a eu la bonne idée d'aller directement à la rencontre de certains candidats marquants de son émission culte, L'Amour est dans le pré, afin de recueillir leurs avis. Une façon pour le journal de mettre véritablement en lumière leurs revendications et souffrances, loin du brouhaha médiatique actuel. Et à cet effet, Valentin - candidat de la saison 16 (2021), a livré un témoignage puissant.
"Personne ne se rend compte de notre vie, a-t-il soufflé, en colère. Je suis dans la merde, avec un découvert en permanence". Et d'ajouter, de façon glaciale : "Le suicide, on y a tous pensé au moins une fois. C'est facile cette solution, on laisse les problèmes derrière nous. Ce n'est pas tabou pour moi." Cependant, même si le sujet ne le gêne pas, il manifeste aujourd'hui pour justement ne plus avoir à y penser.
"J'aimerais apprendre à vivre plus qu'à survivre. Comment se fait-il que nous soyons le seul métier où on travaille à perte ?" a martelé ce cultivateur de fleurs alimentaires. La situation serait tellement dramatique pour le milieu qu'il a de son côté préféré laisser son entourage dans l'ignorance vis-à-vis de ses difficultés. "J'ai un tout petit salaire. Et quand je donne des cours dans un centre de formation, j'essaie de manger une orange à midi, a par la suite expliqué Valentin. C'est une situation que je cache à mes parents. Quand je vais à des salons, je dors dans ma bagnole. Ce ne sont pas des conditions humaines."
Une situation bouleversante, que ne connait que trop bien Laurent. Autre candidat marquant de l'Amour est dans le pré (saison 14), cet attachant éleveur de vaches que l'on quittait aux bras de Maud a confessé au Parisien qu'il était passé très près de franchir la ligne. A une époque où il ne gagnait pas plus de 600 euros par mois, le candidat d'M6 n'envisageait plus de fin heureuse : "Le suicide chez les agriculteurs, c'est un vrai problème. Moi, j'y ai pensé quand Maud est partie. Je me suis dit : Comment je vais me relever ?". Et de préciser : "Je me suis laissé aller, je me détruisais psychologiquement. Je me suis isolé".
Par chance, et contrairement à d'autres collègues anonymes, il a finalement pu compter sur un soutien important... du côté de la production. "L'équipe de l'émission était là et Karine Le Marchand m'appelait régulièrement" a-t-il souligné. De même, la sécurité sociale agricole se serait rapproché de lui pour s'assurer de son bien-être. Désormais la tête hors de l'eau, il précise toutefois que dans le monde agricole, les happy ending sont souvent à courte durée et que les problèmes peuvent rapidement revenir. D'où l'intérêt de protéger au mieux les agriculteurs.
Si vous avez des pensées suicidaires, appelez le 3114, un numéro gratuit, accessible 24H/24 et 7J/7 qui permet de parler à des professionnels de soins, infirmiers ou psychologues.