Est-ce que le harcèlement scolaire s'est déjà retrouvé à ce point sous le feu des projecteurs ? Depuis quelques mois, ce fléau est beaucoup plus médiatisé, et des célébrités n'hésitent pas à hausser la voix. Il faut dire que de nombreux drames sont venus nous rappeler la réalité de ces violences qui se propagent de la cour d'école aux réseaux sociaux. On pense à Lindsay, cette jeune élève d'une classe de quatrième qui à 13 ans était elle aussi victime d'insultes, de menaces de mort...
Parmi ces paroles influentes, on peut compter sur celle de Faustine Bollaert. Celle qui, en mai, mettait les points sur les i pour "appeler un viol, un viol" s'est exprimée par-delà le plateau de son émission Ca commence aujourd'hui, en s'indignant d'une vidéo choquante qu'elle a relayée sur Twitter. Qu'y voit on ? Une ado, victime de coups de la part de collégiens, à la sortie de son établissement. L'ado a 13 ans. Et elle s'appelle Shana.
Depuis plusieurs semaines, Shana est harcelée par ses camarades, à Tourcoing. Et la présentatrice télé de pousser un coup de gueule : "Ces images sont insupportables ! Que faire ??? Ce harcèlement qui se multiplie est une priorité absolue". Mais est-il vraiment considéré par tous comme une "priorité absolue", justement ?
Pour Faustine Bollaert, il est plus qu'urgent d'agir "pour Lindsay, Shana et tous les autres !". Le ministre de l'Education Pap Ndiaye serait certainement du même avis. En janvier dernier, l'homme politique avait réagi au suicide de Lucas, ce jeune collégien de 13 ans qui avait mis fin à ces jours au domicile familial de Golbey, dans les Vosges, après avoir subi des mois invivables de harcèlement et de cyberharcèlement.
Au Sénat le 18 janvier, le ministre avait rappelé que l'engagement du gouvernement dans la lutte contre le harcèlement scolaire devait être "une priorité". Il avait même ajouté, visiblement très ému, versant une larme : "Quand un enfant met fin à ses jours, il n'y a pas de mots pour dire l'émotion, le chagrin, la douleur, il n'y a pas de mots. J'adresse mes pensées les plus émues à ses parents, à ses proches, à ses amis".
Mais dans les faits, c'est bien plus complexe que ça. Les situations les plus tragiques le rappellent constamment. Les parents de Lindsay, par exemple, l'avaient déploré sur le plateau de TPMP : "A un moment, on a du intervenir quand Lindsay se faisait frapper par une groupe de filles, à la sortie de l'école".
"Des filles l'attendaient à la sortie pour la frapper. Elle avait averti le proviseur, le CPE. Ils ont laissé Lindsay sortir et se faire tabasser au lieu de la mettre dans une pièce pour la sécuriser... Tout le personnel enseignant était présent. Ils n'ont rien fait. Ils attendaient quoi, qu'elle se suicide ?", avait dénoncé le père.
Une "priorité" qui exige de bousculer beaucoup, beaucoup de choses, donc.