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"Si, vous avez été violée !" : Faustine Bollaert indignée par un témoignage bouleversant, elle dit les termes et fait de la prévention
Publié le 23 mai 2023 à 17:22
Par Clément Arbrun | Journaliste société
Journaliste spé Société et Pop Culture, Clément s'intéresse autant aux punchlines de Virginie Despentes qu'à celles de Megan Thee Stallion, aux perruques de Bilal Hassani qu'aux blagues de Panayotis Pascot. Il aiguise principalement sa plume en papotant féminismes, genre et fashion, ce qui lui permet de parler d'Harry Styles, des gens pas toujours fréquentables qui emploient le mot "woke" sur Twitter et des dernières prods Netflix. Malin.
Absence de consentement = viol. Pour Faustine Bollaert, c'est une évidence. Pas pour tout le monde, hélas, si l'on en juge les chiffres bien déprimants des dernières enquêtes sur la culture du viol. Mais dans son émission, Ca commence aujourd'hui sur France 2, l'animatrice dit les termes, et elle a bien raison.
"C'est un viol !" : le coup de gueule poignant de Faustine Bollaert dans "Ca commence aujourd"hui © France 2
Info - Faustine Bollaert lance son magazine féminin intitulé "Entre Nous" qui sera mis en vente au mois de juin - Faustine Bollaert lors du cocktail du concert "L'association Petits Princes fête son 7000ème rêve" au Casino de Paris, à Paris, France, le 18 décembre 2018. © Denis Guignebourg/BestImage Absence de consentement = viol. Pour Faustine Bollaert, c'est une évidence. Pas pour tout le monde hélas, si l'on en juge les chiffres de la dernière enquête sur la culture du viol. Mais dans son émission, l'animatrice dit les termes, et elle a bien raison.
Faustine Bollaert lors de la soirée de lancement de la 25ème édition "Octobre rose" sur la péniche Pavillon Seine à Paris, France, le 1er octobre 2018. L'association Le Cancer du Sein, Parlons-en! lance la 25 édition d'Octobre Rose en France. © Denis Guignebourg/Bestimage  Ce 22 mai dans "Ca commence aujourd'hui", la journaliste s'entretenait avec une intervenante qui, ado, aurait eu une liaison avec... Claude François. Le chanteur aurait couché avec elle sans son consentement pour sa "première fois". Ce qui s'appelle : un viol. "Je n'emploie pas ce mot-là", a cependant ajouté l'invitée. 
Info - Faustine Bollaert lance son magazine féminin intitulé "Entre Nous" qui sera mis en vente au mois de juin - Faustine Bollaert au photocall de la conférence de presse de France 2 au théâtre Marigny à Paris le 18 juin 2019 © Coadic Guirec / Bestimage Mais pas de doute pour la journaliste : "Vous savez, on reçoit beaucoup de jeunes femmes sur ce plateau, qui viennent nous raconter ce que vous venez de nous dire : je n'ai pas pu être violée parce que je n'ai pas crié, parce que je n'ai dit pas non, parce qu'un homme aussi bien ne peut pas avoir commis ca... Et bien, si, en fait".
Faustine Bollaert - Projection exceptionelle de "La Reine des Neiges 2 " au Grand Rex à Paris le 13 novembre 2019. © Veeren Ramsamy/Bestimage Faustine Bollaert enchaîne, très animée par le sujet : "Si vous n'avez pas donné votre consentement, vous avez été violée. Peu importe qui est l'agresseur. En tant que femme, au-delà de Claude François ou n'importe qui, je ne peux pas entendre ça sans m'insurger, et avoir envie d'embrasser la jeune femme qui est là sur ce plateau".
Faustine Bollaert lors de la soirée de lancement de la 25ème édition "Octobre rose" sur la péniche Pavillon Seine à Paris, France, le 1er octobre 2018. L'association Le Cancer du Sein, Parlons-en! lance la 25 édition d'Octobre Rose en France. © Denis Guignebourg/Bestimage
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Dans son émission Ca commence aujourd'hui, Faustine Bollaert passe au crible selon ses plateaux une ribambelle de sujets touchy - psychos, sentimentaux, médicaux. Et y apporte sa petite touche perso qui change un brin des shows à témoignages traditionnels : de l'empathie. Oui oui, de l'empathie à la télé, il suffisait d'y penser.

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Une attention à l'autre prononcée qui incite souvent la présentatrice à dire les termes : mettre des mots précis sur le mal être de son interlocuteur ou son interlocutrice, sans censure et avec tact. Et c'est justement ce qui est arrivé ce 22 mai dans l'émission de France 2, alors que la journaliste s'entretenait avec Christine, une intervenante qui, ado, aurait eu une liaison avec... Claude François. Le chanteur aurait couché avec elle sans son consentement pour sa "première fois". Ce qui s'appelle : un viol. "Je n'emploie pas ce mot-là", a cependant ajouté l'invitée. Mais il n'y a aucun doute pour Faustine Bollaert.

On l'écoute : "Vous savez, on reçoit beaucoup de jeunes femmes sur ce plateau, qui viennent nous raconter ce que vous venez de nous dire : je n'ai pas pu être violée parce que je n'ai pas crié, parce que je n'ai dit pas non, parce qu'un homme aussi bien ne peut pas avoir commis ca... Et bien, si, en fait".

Il faut appeler un viol, un viol

Faustine Bollaert enchaîne, très animée par le sujet : "Si vous n'avez pas donné votre consentement, vous avez été violée. Peu importe qui est l'agresseur. En tant que femme, au-delà de Claude François ou n'importe qui, je ne peux pas entendre ça sans m'insurger, et avoir envie d'embrasser la jeune femme qui est là sur ce plateau".

>> Cette aide-soignante a tout plaqué pour devenir chauffeur poids lourd : sa reconversion fait halluciner Faustine Bollaert <<

Tu as compris que c'était un échange riche en émotions, ne serait-ce qu'avec la voix bien chargée de la journaliste. Mais c'est aussi une séquence super importante. Pourquoi ? Déjà, car une accusation portée envers une star, ce n'est jamais simple pour la victime, comme peuvent en témoigner toutes celles qui se sont inscrites dans la vague #MeToo. Mais surtout, car on a toujours autant de mal à dire le mot "viol" en France.

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Il faut appeler un viol, un viol. Car quand on passe son temps à euphémiser les faits, on participe à un phénomène qui porte un nom : la culture du viol. Soit le fait de minimiser les agressions sexuelles, dans les films, la pub, les médias, dans la vie, et, du coup, de les normaliser, voire même de les glamouriser. Exemple ? 1 Français sur 5 considère que forcer son conjoint à avoir des rapports sexuels "n'est pas un viol" : c'est une enquête de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie qui le dit.

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D'ailleurs, longtemps, on a parlé de "devoir conjugal" quand il s'agissait, tout simplement, de "viol conjugal". Mémoire Traumatique nous a également appris que pour 20% des 18-24 ans, "forcer une personne à avoir un rapport sexuel alors qu'elle refuse", ce n'est pas un viol. Mais en fait, tout cela s'observe encore plus tôt.

De la culture du viol dès la cour de récré

Et cela, c'est le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes qui l'affirme. Selon le "HCE", les cours d'école déborderaient déjà de culture de viol, et elle prend plein de formes : harcèlement, insultes sexistes, sans oublier le cyberharcèlement. Un jeune sur quatre aurait déjà subi "des rapports sexuels non consentis". Sans compter les injures, les remarques sur le physique qui concerneraient plus d'une jeune fille sur deux...

Si le concept de "culture du viol" t'intrigue d'ailleurs, tu devrais lire un bouquin de référence sur le sujet : En finir avec la culture du viol de la chercheuse Noémie Renard. Tu verras à quel point ce phénomène concerne tout le monde. Et qu'on peut l'associer à plein d'idées reçues et de préjugés sur la sexualité.

>> Sandrine Rousseau sans filtre sur ce clash en direct sur fond de violences sexuelles qui l'a bouleversée (et qui annonçait MeToo) <<

C'est pour cela que mine de rien, ce que fait Faustine Bollaert, ce qu'elle dit, ce sur quoi elle insiste, est essentiel sur une chaîne du service public. En tout cas pour la journaliste, le message semble bien passé pour tout le monde. Elle conclut d'ailleurs sur le plateau : "Je pense que c'est important pour tous les jeunes qui nous regardent, de dire que c'est un viol. Quand on dit non, c'est un viol. Quand on vous enferme à clé dans une pièce, c'est un viol. Mon coeur de femme est tellement près du vôtre".

Une séquence si importante aux yeux de l'animatrice qu'elle s'est permise de le rappeler, encore une fois, l'espace d'un tweet : "L'histoire insupportable de Christine m'a révoltée. Il faut utiliser les mots justes".

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