Film d'aventures trépidant à l'ancienne, mais aussi histoire d'heroic fantasy épique comme on en avait plus vu depuis Le seigneur des anneaux, Donjons et Dragons : l'honneur des voleurs cartonne en salles (près de 800 000 entrées chez nous en deux semaines à peine) et, spoiler alert, c'est mérité.
Car oui, cette adaptation ambitieuse du jeu de rôles le plus geek de tous les temps ne se contente pas simplement de faire kiffer les fans, mais fait aussi croquer les néophytes : c'est un divertissement populaire qui n'exclue personne et, malgré son humour, prend très au sérieux ses persos. Ce qui explique pourquoi ceux-ci sont si attachants. Vital, dans un film "de bande" qui ne joue justement que sur la cohésion de groupe.
Mais si l'oeuvre célèbre le collectif, un protagoniste en particulier a chamboulé la Toile : celui de Holga, la guerrière badass incarnée par Michelle Rodriguez (Fast and Furious, Resident Evil, Avatar). Un rôle vraiment loin d'être secondaire en fait. Pourquoi donc ? On vous explique tout.
Qui dit heroic fantasy, ne dit pas forcément diversité à l'appui. Vous avez beau déployer des elfes, des trolls, des nains, la question du genre, et surtout de sa représentation, revient toujours comme un boomerang. Et c'est bien normal.
Le seigneur des anneaux, malgré Arwen, Eowyn et Galadriel, ne dénotait pas de ce côté-là. Game of Thrones bousculait le compteur niveau meufs qui en jettent mais "féminin" ne veut pas dire "féministe" : le traitement des persos a été critiqué des années durant par les fans, notamment la manière de mettre en scène les agressions sexuelles, loin d'être rares...
Et c'est dans le panorama pas si vaste des bonnes histoires du genre que débarque Donjons et dragons, pour nous présenter un perso qui détonne : Holga donc, qui botte des fesses sans jamais se limiter à un stéréotype. Holga n'est pas là pour faire fantasmer les mecs, et son allure de dure à cuire ne l'empêche pas non plus d'avoir des sentiments, et de les exprimer. Holga ne se contente pas de s'enfermer dans une case, et ça claque.
Sur Twitter d'ailleurs, les avis sont unanimes : "Ce que j'ai le plus retenu du film : Holga ?", "Michelle Rodriguez c'est de la DYNAMITE dans ce rôle : sa présence seule, même sans parler, m'a fait frissonner. Elle est stoïque, dure, mais a tellement de coeur aussi et de dynamisme !", "Holga est un si bon perso...".
Vous avez capté, Holga est un bon perso féminin. Mais certains sites comme Out Magazine voient plus encore en elle... une véritable icône queer, qui pourrait notamment se faire l'étendard des spectatrices lesbiennes ou bi. Il faut mettre ça sur le compte de celle qui l'incarne, Michelle Rodriguez, habituée des rôles badass, qui a justement fait son coming out bisexuel en 2014. Et voulait à tout prix que son alias à l'écran, qui aime autant se battre que bouffer, soit "un peu dure et téméraire, mais pas mauvaise : elle est juste elle-même".
Sur Twitter encore, une internaute se réjouit d'un autre détail qui vous est peut être passé sous le nez, et c'est bien dommage : le fait que Holga ne croit apparemment pas en les vertus de l'épilation : "Et les poils sous les bras de Holga ? On en parle ? Merci au film de l'avoir fait, vraiment ! Holga est une barbare, évidemment qu'elle s'épile pas, et je trouve ça trop cool que ce soit même pas évoqué, ni une vanne dans le film".
Michelle Rodriguez explique d'ailleurs à Out Magazine qu'elle s'est laissée pousser les poils sous les aisselles pendant trois mois pour se préparer au rôle, et elle était même "prête à se battre" pour ne pas avoir à s'épiler : "Je ne sais pas pourquoi les femmes ne sont généralement pas autorisées à avoir des poils sous les aisselles. C'est vraiment bizarre. C'est très étrange. Je suis content que le studio ait été cool à ce sujet".
Audacieux dans une société où le poil au féminin est largement absent des écrans. Et demeure l'air de rien un tabou. Bref, Holga est déjà une queen dans le monde des férus d'imaginaires. Et on s'impatiente de la revoir dans un second volet qui à n'en pas douter sera deux fois plus épique.