Certains le croyaient en vacances en Thaïlande, d'autres le pensaient toujours à Marseille. C'est finalement au Maroc que Mouloud Achour et Clique ont retrouvé Lacrim pour une toute première interview depuis sa condamnation à trois ans de prison ferme. Histoire de recueillir les explications et les impressions du rappeur sous mandat d'arrêt, mais qui ne se considère pourtant pas en cavale.
"Pour moi je ne suis pas en cavale. Je ne veux pas défier la justice. Mais là j'ai des choses à préparer mais après je vais y aller de moi-même, je ne vais pas attendre qu'on m'attrappe", détaille Lacrim. Une mixtape, un album et aussi une vie de famille que Karim Zenoud, de son vrai nom, n'est pas prêt à abandonner tout de suite.
S'il ne veut pas "défier la justice", Lacrim considère cette décision "illégitime". Et de raconter : "Cette affaire date d'avant ma dernière incarcération. Les médias disent que depuis que je suis sorti, je ne me suis pas réinséré, c'est faux (...) Depuis que je suis sorti j'ai rempli toutes les garanties nécessaires, j'ai été suivi par un SPIP [ndlr : un service pénitentiaire d'insertion et de probation], j'y allais tous les mois, j'avais des interdictions que j'ai respectées".
Puis de rétablir la vérité : "Contrairement à ce qui a été dit, j'ai été au jugement, je me suis présenté au tribunal. J'avais rendez-vous à 11h mais la Cour a stoppé l'affaire à 10h. J'ai croisé la juge dans le couloir mais elle m'a dit que c'était trop tard. J'ai pris trois ans de prison parce que j'ai posé ma main sur une arme alors que j'en avait pris 4 pour un braquage à main armé !"
Si Lacrim a quitté la France après l'annonce de sa condamnation, ce n'est pas "pour s'amuser" : "Si je veux rester dehors, c'est pour travailler". Mais le rappeur au disque d'or le promet : "Je vais le faire, je vais me rendre. Quoi qu'il arrive je vais devoir y aller. Je suis obligé". Avec pour seul leitmotiv : "J'ai juste envie de m'en sortir".