Le 7 novembre dernier, 4 jours après le scrutin, on apprenait que Joe Biden allait devenir le 46e Président des Etats-Unis. Mais contrairement à la France, la personne élue ne prend pas ses fonctions juste après l'élection : c'est le 20 janvier prochain que le candidat démocrate doit prêter serment et donc officiellement prendre la succession de Donald Trump. Sauf que de son côté, le Président sortant n'a toujours pas accepté sa défaite. Via ses réseaux sociaux, il a appelé ses supporters à manifester contre une "élection frauduleuse", notamment ce mercredi 6 janvier, jour fixé par le Congrès (qui rassemble les membres du Sénat et la Chambre des représentants) pour certifier les résultats de l'élection. Un rassemblement qui a dégénéré.
Alors qu'ils étaient rassemblés devant le bâtiment à Washington, de nombreux supporters de Trump ont forcé les barrages de police et pénétré dans l'enceinte du Capitole. Dépassées, les forces de l'ordre n'ont pas pu faire face à cette invasion, comparée à un véritable coup d'état par la presse et les stars sur les réseaux sociaux. Les manifestants se sont baladés comme chez eux dans ce bâtiment chargé d'histoire, saccageant les bureaux et volant des objets. Les élus présents ont été évacués ou ont dû se calfeutrer et certains gardes du corps ont même sorti leurs armes, comme on peut le voir sur de nombreuses images.
Alors que la situation était très tendue, Joe Biden a appelé au calme dans un discours. "Ce que nous avons vu, c'est un petit nombre d'extrémistes qui ne respectent pas le droit. C'est une insurrection, quasiment de la sédition, et cela doit cesser maintenant. J'appelle cette foule à s'arrêter" a-t-il déclaré. De son côté, Donald Trump a demandé la fin des violences mais apporté son soutien à ses supporters et a de nouveau contesté l'élection de Joe Biden. "Je sais votre douleur, nous nous sommes fait voler notre élection. (...) Mais il est temps de rentrer chez vous, nous avons besoin de paix, d'ordre et de sécurité, nous ne voulons pas que des gens soient blessés. C'est une période très difficile, c'est la première fois qu'une telle chose se passe.(...) Nous avons besoin de paix. Alors rentrez chez vous, on vous aime, vous êtes spéciaux" a-t-il déclaré. Twitter et Facebook ont décidé de bloquer momentanément le compte du Président.
Suite à ces violences, quatre personnes (deux femmes et deux hommes) sont décédées. L'une d'entre elle a été blessée par balle par les forces de l'ordre avant de succomber à ses blessures. 52 personnes ont été arrêtées selon la police. Les forces de l'ordre ont depuis pu reprendre le contrôle et la sécurité du Capitole n'est plus menacée, a annoncé CNN ce matin aux alentours de 8h30. Le Congrès a par la suite repris le processus de certification dans la nuit et validé la victoire de Joe Biden aux alentours de 9h40 (heure française). Plusieurs élus républicains qui devaient à l'origine contester la nomination de Joe Biden ont annoncé qu'ils renonçaient à le faire après les violences. Donald Trump a de son côté réagi, expliquant être "en total désaccord" avec cette décision mais a promis une "transition ordonnée".
Ces images surréalistes et flippantes ont choqué le monde entier dont de nombreuses célébrités. Sur Twitter et Instagram, les stars ont fait part de leur consternation et aussi dénoncé le manque d'action de la police. "Imaginez le carnage s'ils n'avaient pas été blancs" a par exemple écrit Chris Evans. "Ce ne sont pas des 'manifestants', ce sont des anarchistes. Arrêtez de dire que c'est une manifestation et ces radicaux des manifestants" a posté Cole Sprouse en story sur Instagram. Sophia Bush, Mark Ruffalo, Alyssa Milano mais aussi Barack Obama et beaucoup d'autres ont fait part de leur colère.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses célébrités ont également demandé la mise en place du 25e amendement. Ce texte de la Constitution autorise le Vice-Président et une majorité du cabinet à déclarer le président inapte à ses fonctions et permettrait d'écarter Donald Trump plus tôt que prévu. Selon les médias américains, des membres du gouvernement auraient évoqué cette possibilité mais aucune proposition n'a été faite pour le moment.
Un moment tristement historique qui devrait laisser des traces et qui laisse craindre une transition encore plus compliquée que prévu.