Un peu plus d'un mois après sa sortie, Civilisation - le quatrième album d'Orelsan, est déjà certifié triple disque de platine avec plus de 300 000 ventes au compteur. Un succès qui doit logiquement faire le bonheur du rappeur, mais qui se retrouve aujourd'hui entaché d'une polémique dont il se serait bien passé.
Alors que l'artiste avait déjà été victime d'une cabale médiatique au début de sa carrière suite au retour sur le devant de la scène du titre Sale Pute - cette période est parfaitement retranscrite dans son documentaire Ne montre jamais ça à personne (Prime Video), le voilà de nouveau au centre d'un appel au boycott alors même qu'il s'apprête à retrouver son public en tournée en 2022.
En cause cette fois ? Dans son titre L'odeur de l'essence - clipé et diffusé le 17 novembre dernier sur YouTube, Orelsan balance un couplet plein de punchlines autour du mot "mongol" : "On prend des mongols, leur donne des armes / Appelle ça "justice", s'étonne des drames", rappe-t-il dans un premier temps, avant d'en rajouter une couche plus loin : "Depuis qu'les mongols sont dev'nus des experts / Entourés d'mongols, l'Empire mongol / On fait les mongols pour plaire aux mongols / On va tomber comme les Mongols".
Problème ? A en croire une pétition mise en place sur Change.org et déjà signée par près de 13 000 personnes, le détournement du mot "mongol" est aujourd'hui accusé d'être raciste et discriminatoire par l'association Routes nomades à l'origine de cet appel au boycott.
"Le terme mongol définit l'identité culturelle et nationale de tout un peuple. Ce nom qui devrait être neutre comme les adjectifs français, anglais, juif, inuit et bien d'autres, est malheureusement encore et toujours en usage en français, connoté d'idiot", a-t-elle ainsi soufflé.
Aussi, même si elle reconnait que "la chanson renvoie bien ici à une personne idiote, et ne renvoie pas aux gens de nationalité ou d'origine de Mongolie", elle estime malgré tout que "son usage reste raciste et discriminatoire" et donc, que son utilisation "est non seulement insultante, mais porte aussi atteinte à l'identité mongole et banalise le non-respect envers la dignité humaine".
Face à cela, Routes nomades souhaite aujourd'hui faire "pression sur les médias pour ne plus diffuser cette chanson et sur les festivals pour déprogrammer les dates du chanteur." De même, l'association réclame des excuses de la part d'Orelsan.
L'association peut-elle espérer avoir gain de cause ? Difficile à dire. Si Orelsan n'a pas encore officiellement réagi à cette polémique, comme le révèle l'association, le rappeur n'utilise aucunement le mot "mongol" pour se moquer du peuple en question. Surtout, son succès est aujourd'hui tel que l'on imagine mal les salles de concert ou festivals annuler la présence du chanteur pour ce sujet. A voir dans le temps, mais pour l'heure, cet appel au boycott ne devrait donc pas changer les plans d'Orelsan.