Depuis sa création en 2012, Studio Bagel ne cesse de se réinventer. D'abord simple bande de potes issus de YouTube, le collectif s'est mué en véritable machine de guerre dont les vidéos humoristiques, à la réalisation soignée et vues des millions de fois, ont rapidement été convoitées. En mars 2014, Canal+ se jette ainsi à l'eau et annonce racheter 60% du capital du studio. Du changement pour les figures de cette société de production 2.0.
Interrogé par Le Parisien, Kevin Razy explique notamment être passé du statut d'amateur à celui de comique salarié. "Quand j'ai commencé à faire des vidéos sur Internet, je n'aurais jamais cru pouvoir en vivre un jour. Et encore moins faire partie d'un collectif comme celui-là", confie le jeune homme qui a récemment révélé avoir arrêté ses études pour se lancer dans l'humour. Une position que ces stars du web ne changeraient visiblement pour rien au monde.
Et on peut les comprendre. Dans leurs locaux de Boulogne-Billancourt, le quotidien se résume en deux mots : "productivité" et "fun". "Quand on veut faire une pause, on joue à la PlayStation ou on fait un ping-pong", raconte Ludok, le directeur artistique. Métier de rêve, mais métier tout de même. Outre ses chaînes dérivées (Studio Gaming, Studio Movie...), le Studio Bagel se doit de produire du contenu pour la chaîne cryptée à l'image de la pastille Speakerine avec Jérôme Niel.
Membres de la grande famille du PAF, les YouTubers se défendent enfin d'être devenus moins audacieux pour convenir au format télévisuel, affirmant que "le rachat de Canal+ n'a rien changé." "On est entièrement libres et on peut être encore plus ambitieux", précise Lorenzo Benedetti, le créateur du studio. De l'ambition qui se traduit par la participation à nombreuses campagnes web pour des marques comme Orangina. Bref, le Studio Bagel n'a pas fini d'occuper les écrans.