Les destins de trois équipes de football (et d'une séquence culte) auraient pu être totalement différents, la faute à une improbable décision. Pièce maitresse du FC Metz qui remporta la Coupe de la Ligue en 1996, rouage indispensable d'Arsenal qui écrira l'histoire de la Premier League en devenant un Invincible en 2004 et membre incontournable de l'Equipe de France qui fera rêver la planète entière de 1998 à 2001, Robert Pirès aurait pu ne jamais connaître une telle carrière.
Au détour d'un passage dans le reportage Face à face, histoires de champions, l'ancien milieu de terrain - à l'origine de la scène la plus emblématique du documentaire Les Yeux dans les Bleus ("Muscle ton jeu, Robert"), a en effet reconnu qu'il avait été à deux doigts d'arrêter le foot avant même d'atteindre le monde professionnel au milieu des années 90. La faute aux croisés (tmtc) ? A un niveau jugé insuffisant à l'époque ? A un clash avec un coach ? Pas du tout.
Le Champion du Monde 1998 l'a révélé à Martin Fourcade, il ne se sentait tout simplement pas prêt à accepter les sacrifices qui lui étaient demandés. "À quinze, seize ans, j'ai voulu arrêter le foot, a-t-il révélé sur Canal+. Parce que quand tu as quinze ou seize ans, tu as envie de sortir, tu as envie d'aller en boite de nuit avec tes potes, de rentrer à 2 ou 3 heures du matin. Les trucs basiques de l'adolescence".
De même, alors qu'il avait débuté ce sport collectif par passion, il avait du mal à assumer l'instauration de cette compétition malsaine entre coéquipiers. "A treize ou quatorze ans, quand j'intègre le centre de formation de Reims, je joue un peu en meneur de jeu et on est deux. C'est là que j'ai senti vraiment que je commençais à être en compétition avec mon adversaire direct, a révélé Robert Pirès. Et c'est dur, car à la moindre erreur, le mec va vouloir et il va prendre ta place. Et c'est comme ça que tu apprends à te battre dans un mode individuel alors que tu es dans un sport collectif".
Mais alors, pourquoi n'a-t-il finalement rien lâché ? Comme dans toutes les bonnes histoires, c'est grâce à une maman que le monde du foot a pu être sauvé. "C'est ma mère qui m'a repris de volée. Là, elle me prend en main et me dit : 'Mais c'est ton rêve, c'est ton objectif'. Elle me fait la morale, logique, a reconnu l'ancien footballeur. Et c'est à ce moment-là où je prends conscience de ça, que je me dis 'Bon, je n'ai pas le choix. Si je veux arriver et accéder au monde professionnel, je dois faire des efforts. Je dois faire des sacrifices'."
Oui, Maman Pirès mérite elle aussi sa médaille de Champion(ne) du Monde 1998.