La lutte contre les féminicides - le fait de tuer une femme car elle est une femme - est l'un des grands combats à mener dans la société actuelle. Et il est carrément indissociable d'un autre : la mobilisation contre les violences conjugales. Un fléau qui revient trop souvent dans l'actu. Pas plus tard que ce 30 mai d'ailleurs, le rugbyman Mohamed Haouas été condamné à un an de prison ferme pour violences conjugales.
Une condamnation qui a été émise par le tribunal correctionnel de Montpellier. Mohamed Haouas aurait frappé son épouse, Imane Haouas, dans un centre commercial de la ville du Sud de la France le 26 mai dernier. Des images de vidéosurveillance ont fait office de preuves, engendré sa garde à vue puis son placement en détention provisoire.
Petite précision cependant : le sportif du XV de France a été condamné à un an de prison ferme "sans maintien en détention". Or à l'origine, dix huit mois de prison, avec maintien en détention, avaient été requis par la procureur. Mais ce n'est pas seulement cet allégement qui a fait beaucoup réagir. Les mots de l'avocat du sportif, aussi. Jusqu'à indigner Apolline de Malherbe...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la présentatrice de Apolline Matin n'a pas vraiment digéré le discours de Maître Marc Gallix. Ce dernier a déclaré : "Ce ne sont pas des violences habituelles. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, c'est troublant, c'est une crise de jalousie, Mohamed Haouas n'a pas accepté que son épouse puisse avoir une certaine indépendance, travailler".
Puis : "Son épouse va venir témoigner en sa faveur, dire qu'elle ne veut pas le quitter et qu'elle lui laisse encore une chance...". Le condamné, quant à lui, met sur le compte de ces violences le fait que son épouse lui ait... "menti". Ce qui l'aurait mis hors de lui ? Le fait de surprendre Imane Haouas... en train de fumer une cigarette. Oui.
Ce à quoi Apolline de Malherbe a réagi l'espace d'un bref tweet : "Tristesse. Colère". Court, mais éloquent. D'ailleurs, ses followers semblent sur la même longueur d'ondes : "Dramatique", "Surtout beaucoup de courage à cette famille, à sa femme et ses enfants", "Les femmes reviennent toujours vers leur bourreau, fric ou pas, c'est cela l'emprise", "L'emprise madame, la triste emprise. On comprend aussi qu'il reste un travail de fond auprès des plus jeunes sur l'égalité homme-femme...", détaillent les twittos.
Mais c'est quoi, "l'emprise", justement ? Le phénomène d'emprise, c'est cette dépendance d'une victime à son agresseur, la manière (multiple) dont un conjoint abusif peut manipuler sa conjointe : manipulations affectives, émotionnelles, psychologiques... afin de faire en sorte de garder sa domination sur elle. C'est le fameux "Il va changer", ou "Il n'est pas comme ça", que peut prononcer une conjointe violentée...
Phénomène complexe que beaucoup de films ont très bien mis en images (comme Mon roi de Maiwenn avec Vincent Cassel, que tu peux rattraper sur Netflix) et qui se traduit aussi par ce "Elle lui laisse encore une chance" qui semble inspirer à Apolline de Malherbe... Tristesse et colère, donc.