Le climat social actuel n'étant pas forcément des plus sereins en France, on s'est largement habitués aux clashs politiques. Mais pas forcément à une telle démonstration de violence. Alors qu'elle était en pleine mobilisation le 26 mai dernier auprès de militants écolos bloquant l'Assemblée générale des actionnaires de Total - une manière d'épingler pollution et optimisation fiscale - la députée Insoumise Manon Aubry a violemment été prise à parti...
Un homme dans la foule, actionnaire du groupe pétrochimique, s'est effectivement exprimé à l'adresse de la députée européenne d'une manière plutôt... virulente. "Vous, les députés européens, vous êtes de la merde !", lui a-t-il décoché de but en blanc. La co-présidente de La France Insoumise au Parlement européen a même eu droit à un éloquent "Mais madame, vous êtes qui, vous ?". Des altercations qui ont naturellement fait réagir la femme politique. Sur Twitter, Manon Aubry s'est indignée...
"Après avoir été traitée de "parasite" par un actionnaire de Total, un autre me hurle dessus "vous êtes de la merde". Ces actionnaires sont à l'image de leur entreprise qui ne vit que pour le profit & méprise tout le reste, piétinant la Planète et les droits humains !", a dénoncé la députée sur Twitter, vidéo à l'appui.
"Si on est de la merde, pourquoi Total fait-il du lobbying auprès du Parlement européen ?", a également répondu Manon Aubry auprès de l'actionnaire très remonté. Belle répartie. Sous ce tweet abondamment relayé, on s'offusque à l'unisson : "Là, le gars, limite, frappe une femme qui s'oppose à lui", "La déchéance", "Quelle honte"... D'autres twittos tentent des boutades : "Papy fait de la grosse outrance", "Ré-actionnaire"...
Ce que nous rappelle cette séquence édifiante, c'est que la violence semble d'autant plus permise quand c'est une femme qui en est la victime directe. Et cela, Manon Aubry ne le sait que trop bien. Par le passé, elle avait déjà poussé de gros coups de gueule à ce sujet. Comme lorsque François Hollande avait suggéré à Ségolène Royal, ironique, de "s'occuper de la petite" : "Le sexisme à l'état pur ! Et après il se demande pourquoi plus personne ne veut de lui en politique !", avait taclé l'Insoumise.
"Être une femme politique c'est expérimenter chaque jour les insultes sexistes. Merci à toutes les femmes qui aspirent à mettre un terme au sexisme ordinaire et quotidien", déplorait-elle déjà en 2021. Dans le genre "insultes", on ne peut pas dire que Manon Aubry ait été épargnée ce 26 mai dernier...