A l’occasion de la sortie de Diversidad The Experience Album, Purefans News by Adobuzz est allé à la rencontre d’OrelSan pour en savoir un peu plus. C’est parti pour l’interview exclusive !
Crédit : D.R.
Purefans News : Le projet Diversidad, vu par OrelSan, ça donne quoi ?
OrelSan : C’est vraiment un projet, une expérience unique. Y a vingt artistes d’un peu partout en Europe, qui parlent neuf langues différentes, qui se retrouvent dans un studio pendant dix jours pour réaliser un album et encore dix jours pour organiser une tournée.
Comment tu t’es retrouvé dedans ?
On m’a choisi pour y participer y a à peu près un an et demi. Y avait déjà eu une première édition de ce projet en 2008, avec des bons rappeurs connus comme Akhenaton dedans. Et du coup, il avait participé à la sélection des artistes et j’étais flatté d’être retenu par lui.
Tu connaissais les autres rappeurs du projet avant de te lancer dedans ?
Je connaissais de nom Spike Miller, un des plus gros producteurs de rap français, et Cut Killer...parce que c’est Cut Killer ! Mais les autres artistes non, je ne connaissais personne personnellement. La notoriété que j’ai en France est vraiment infime par-rapport à d’autres rappeurs dans leur pays. Par exemple Curse, c’est une sorte d’Akhenaton allemand. Pareil pour Nach en Espagne, il remplit des stades de 30 000 personnes en Amérique du Sud... Donc on avait tous un truc à prouver vu qu’on ne se connaissait pas entre nous.
Ca pourrait en faire hésiter certains de se retrouver entouré de rappeurs qu’on ne connait pas...
Ouais ! Sur le coup je n’ai pas hésité, je me suis dit que j’allais rencontrer de nouvelles personnes dans le plus grand studio d’Europe – l’ICP à Bruxelles – mais, deux jours avant de partir, je me suis dit ‘tiens je vais en Belgique dans deux jours avec un projet d’Europe et il va falloir que j’écrive des textes alors que je suis en train de faire mon album... Ca me saoul un peu ! En plus je suis en galère pour mon album, qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter dans leur truc d’Europe ?’.
Et au final, t’as kiffé...
Ouais ! Dans ma tête, on allait devoir parler des différences culturelles, je voyais ça un peu comme les projets moisis qu’on nous amène au collège, les projets un peu trop gouvernementaux et institutionnels. Mais, arrivé sur place, je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout comme ça en fait ! Avant d’arriver, on devait écrire quatre mesures pour la première chanson. Moi je me suis dit ‘je vais écrire dans le train, on verra bien !’.
Ca a suffit ?
Pas trop non ! Je rentrais d’Irlande, où j’étais parti en vacances dans une auberge de jeunesse. Je me suis dit ‘j’aime bien voyager, blabla, je parlais un peu de l’Europe dans mon truc’... Puis, une fois sur place, les gens étaient un peu timides mais, dès qu’ils rentraient en cabine, ils se donnaient à fond ! Je me suis renseigné sur ce qu’ils racontaient et, en fait, on pouvait parler de ce qu’on voulait. Du coup, j’ai réalisé que s’ils m’avaient pris dans le projet, ce n’était pas pour que je fasse autre chose que ce que je savais faire ! Donc autant faire ce que je fais d’habitude, mais adapté au projet !
Crédit : D.R.
Y a pas eu de guerre d’égo entre vous ?
Non, vraiment pas. Y a jamais eu de tensions, de haussement de ton. Peut-être que la barrière de la langue joue... C’est un peu comme quand tu sors avec une meuf en vacances, qu’elle vient d’un autre pays, tu ne peux pas t’engueuler avec parce que, de toute façon, tu comprends rien ! Y a des gens qui se marient avec des étrangers ils mettent au moins trois ans avant de commencer à s’engueuler (rires).
Donc c’était vraiment une bonne ambiance ?
Oui, vraiment. Puis, on était pas beaucoup payé pour faire ça – normal vu le nombre qu’on est – et, en plus, y a aucun enjeu commercial. Que le disque se vende ou pas, ça ne change rien pour nous, donc on fait vraiment ce qu’on veut, y a pas de pression, on a vraiment kiffé. On a fini l’album en dix jours, c’est un mini-exploit en soit.
Qui a décidé de qui poserait sur quel morceau ou des sujets des chansons ?
Premier jour, on arrive, ils avaient déjà préparé les groupes. Moi j’étais dans un groupe avec Nach (Espagne), Pitcho (Belgique), Remi (Croatie) et Marcus Price (Suède). On devait enregistrer quatre heures plus tard. Je n’ai jamais fait ça de ma vie ! Je mets une semaine à écrire un couplet ou j’en écris plusieurs en même temps mais j’aime bien revenir dessus, être sûr de ce que je mets, si je ne trouve pas une rime, je laisse tomber, je la trouverai demain. Mais là, tu n’as pas de deuxième lecture, donc faut vraiment faire ce que tu sais faire.
Y avait un leader dans chaque groupe ?
Pour le premier thème, Nach a pris le truc en mains. J’ai pas trop l’âme de leader mais lui, il est plus expérimenté, il a 35 ans donc il nous a dit, ‘bon, on fait tous du rap, on est tous un peu dans le même délire, je pense qu’on a tous un point en commun c’est qu’on ne doit pas beaucoup dormir la nuit pour bosser ou faire la fête’ et voilà, on avait la chanson We don’t sleep. Après, en apprenant à se connaître, comment tirer le meilleur de l’autre, les thèmes sont venus naturellement. Par exemple, Cooking in your Pot, on s’est dit qu’il faudrait un truc un peu marrant, on s’est dit que, vu qu’on venait tous des pays différents, on pourrait parler de bouffe. Luche (Italie) fait par exemple un couplet où il compare une meuf à de la bouffe, Melodee (Pays-Bas) parle de nourriture de partout, et moi et Marcus on a fait un pass-pass franco-suédois. A un moment on fait rimer du suédois avec du Français. Ca c’est un truc, ça n’existe pas vraiment, on ne le retrouvera jamais sur aucun autre projet.
Aussi bien pour le public que pour toi, ce n’est pas frustrant de n’être présent que sur cinq chansons ?
Ouais, carrément ! En plus, maintenant qu’on connait tous mieux la personnalité des autres rappeurs, on se dit qu’on aurait pu tirer beaucoup plus les uns des autres. Mais même en tournée, c’est bizarre, je fais deux couplets et demi plus l’intro. D’habitude, je suis tout seul sur scène pendant plus d’une heure, c’est mon truc ! Là, je bois une bière, je monte sur scène, je retourne boire une bière, je reviens, c’est cool mais un peu frustrant ! Mais le projet est comme ça et c’est aussi son point fort, c’est original, ça bouge tout le temps !
Sur scène justement, ça donnera quoi ?
Le show est monté, on a répété, pour le moment on a un show de 50 minutes, chorégraphié par Franck II Louise, un grand chorégraphe du milieu hip hop. Le show, c’est différents tableaux, ça met vraiment la personnalité de chacun en valeur. C’est vraiment un show hip hop. Y a des battles speed, des balades, des trucs plus reggae, c’est super intéressant !
A suivre dans quelques jours sur Purefans News by Adobuzz, une interview d'OrelSan à propos de son prochain album solo !
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