Si les sourires sont omniprésents devant les caméras, le monde de la télévision ne serait en revanche pas toujours rose en coulisses. C'est ce qu'a tenté de nous rappeler Télérama à l'occasion d'un long dossier consacré à l'émission Télématin et au management de Thomas Sotto, son animateur depuis 2021.
Selon les témoignages d'actuels ou d'anciens collaborateurs, restés anonymes, les conditions de travail imposées ne leur permettraient pas de s'épanouir. Entre des changements de programmes exigés à la dernière minute, des pressions constantes sur les résultats espérés ou une autorité déplacée, le quotidien au sein de Télématin serait invivable.
"Je venais avec la boule au ventre. J'ai songé à changer de métier" a révélé l'un d'entre eux à Télérama, tandis qu'une ex-collaboratrice a de son côté déclaré, "Je n'ai jamais vu un animateur dont tout le monde avait aussi peur". Et d'ajouter plus loin : "J'ai passé des dimanches d'horreur où il annulait l'invité en disant 'je veux autre chose', sans préciser quoi. J'ai très peu pleuré dans mes boulots mais chez eux oui, plusieurs fois".
Un portrait glaçant qui a logiquement fait réagir le principal intéressé, à l'origine déjà d'un gros moment de malaise en octobre dernier. Accusé d'être irrespectueux, colérique et dénigrant envers ses équipes, mais également de les humilier lors de débriefs d'après-émission, Thomas Sotto s'est dit "blessé" par de telles plaintes.
Effectivement, il ne nie pas être un patron difficile : "Ce que je n'aime pas, c'est quand on n'a pas tenté. Est-ce que je mets de la pression sur les équipes ? Oui, sans doute, parce que cela fait partie de mon boulot". En revanche, l'animateur avance toute une liste d'excuses pour légitimer son attitude. Selon lui, s'il a parfois des "envies un peu trop sans limite", ce serait simplement la faute à l'émission. "Télématin, c'est beaucoup de pression, de fatigue, et peut-être chez certains un sentiment d'injustice, car personne ne démérite", a-t-il soufflé.
De quoi comprendre que, celui qui se vante d'être "très franc" et de dire "les choses les yeux dans les yeux", ne compte pas changer ? Qu'il ne compte pas travailler sur ses sautes d'humeur, qu'il reconnait lui-même ("Oui je peux être exigeant, de bonne ou de mauvaise humeur") ? Difficile à dire. Alors que le portrait date de ce début d'été, donc avec des témoignages récents, il affirme avoir pourtant déjà changé : "Je fais amende honorable, et j'ai corrigé le tir depuis deux ans".
Si vous rêviez de travailler à la télé, il n'est pas trop tard pour changer de carrière...