Ce n'est plus qu'une question de jours avant que Des chiffres et des lettres - récemment annulée par France 3, ne quitte définitivement nos écrans. Une fin qui attriste logiquement les téléspectateurs après 59 années de divertissement, que C8 et Cyril Hanouna seraient néanmoins prêts à empêcher.
Cette semaine, alors que des rumeurs laissaient entendre que Cyril Hanouna (via sa société de production H2O) pourrait récupérer l'émission, Franck Appietto - directeur général de C8, confiait sur Europe 1 être prêt à diffuser de nouveaux numéros.
"On se rend compte que d'ores et déjà, il y a un vide, les gens réagissent à cette annonce de façon très forte, expliquait-il. Il y a potentiellement une place pour ce rendez-vous. Ça fait partie des projets qui pourraient s'inscrire dans une grille de rentrée".
Une bonne nouvelle ? Oui... mais non. Alors que C8 appartient au groupe Canal, lui-même détenu/dirigé par Vincent Bolloré, la famille du créateur du jeu Des Chiffres et des Lettres s'est déjà opposée à un tel rachat. En cause ? Comme l'a confié au Monde, Florence Jammot - l'une des filles du créateur du programme, les valeurs pro-extrême droite de l'homme d'affaires (à qui l'on doit la ligne éditoriale de CNews) ne colleraient pas à celles d'Armand Jammot.
"Jamais mon père, qui était un grand républicain, un démocrate, un humaniste, n'aurait travaillé avec M. Bolloré", a-t-elle clamé auprès du journal. Selon elle, son père était "un homme simple, qui voulait s'adresser à des gens simples". De fait, contrairement à ce que peuvent laisser faire Vivendi et Vincent Bolloré en invitant des personnalités problématiques sur CNews ou C8, Armand Jammot n'était pas du genre à s'acoquiner avec des personnes intolérantes.
"Quand il produisait 'Les dossiers de l'écran', il n'a jamais voulu inviter Jean-Marie Le Pen, a-t-elle rappelé avec fierté. Quand il rencontrait des téléspectateurs d'origine immigrée qui lui disaient 'j'ai appris le français avec vous', il était content. Or, je partage ses convictions profondes".
Le message est passé. Reste à savoir si elle sera entendue.