Il était attendu avec impatience et il ne déçoit (presque) pas. Oui, l'arrivée du Punisher - incarné par Jon Bernthal (The Walking Dead) offre une bouffée d'air frais à la série. Fascinant, badass, différent de ce qu'il y a autour... il apporte de nouvelles choses réjouissantes à l'écran. Et si tout n'est pas toujours réussi (son passé - qui est pourtant son moteur - n'arrivant pas forcément à nous emballer et le comédien - question de point de vue - n'étant pas toujours crédible), le résultat reste satisfaisant. Non seulement, à travers ses actions et son poids dans les intrigues, il arrive à nous faire oublier l'excellent Fisk (Vincent D'Onofrio), mais surtout, il offre une nouvelle dynamique au personnage de Matt Murdock.
En effet, grâce à sa présence on a le droit à deux visions de la justice différente - et parfois complémentaire. L'un souhaite faire régner LA justice, même s'il doit casser quelques têtes pour cela (Daredevil), tandis que l'autre préfère SA justice, quitte à se mettre hors-la-loi (Punisher). Une confrontation des styles passionnante, mais également déchirante, puisqu'elle voit ainsi s'affronter deux personnes à l'objectif commun. Et c'est là que Matt Murdock dévoile une autre facette de son évolution. Là où durant la saison 1 on suivait les origines et débuts de Daredevil, cette saison 2 nous permet de découvrir un héros plus au fait de sa mission, ses conséquences et ses responsabilités. Attention, on est loin d'un Superman droit dans ses bottes, mais ça reste sympa à suivre.
Et du côté d'Elektra, autre petite nouvelle ? Là aussi, on a le droit à une jolie surprise. Si son rôle donne parfois l'impression de déséquilibrer les intrigues et de ne pas apporter grand chose à l'écran, il s'agit pourtant d'un véritable trompe l'oeil. En plus de se révéler être un mixe excitant entre Daredevil (art martiaux, physique imposant) et Fisk (intelligente, manipulatrice), elle ne cesse de développer en nous une certaine fascination, qui nous laisse continuellement espérer de belles promesses pour la suite. Oui, si le personnage ne bénéficie pas - dans cette saison 2, d'un traitement totalement abouti, elle possède assez de bonnes idées pour en vouloir toujours plus.
Enfin - et on se demande même si ce n'est finalement pas la meilleure chose de cette saison, Nelson et Karen Page ont le droit à un meilleur traitement. Oubliez le rôle un peu lourd et cliché des boulets attachants qui apportent tout de même quelque chose aux intrigues, ils ont cette fois-ci le droit à leur propre développement et leur propre histoire. Et si cela devrait parfois frustrer les fans du super-héros, puisque l'on assiste à un étonnant jeu d'équilibriste entre la vie nocturne de Daredevil et le vrai monde, cette balance entre ces deux mondes reste rafraîchissante, d'autant plus que les enjeux y sont réels et importants.
Au final, malgré quelques changements majeurs derrière la caméra, la fin de l'effet de surprise et des dialogues parfois trop convenus, cette saison 2 de Daredevil ne déçoit pas. Au contraire, en plus de nous offrir à nouveau ce qu'elle sait parfaitement faire (combat violent et intense, ambiance glauque et étouffante, personnages intéressants), la série prend quelques risques supplémentaires appréciables. Car s'ils ne sont pas tous payants pour le moment, ils ouvrent suffisamment la porte à de nombreuses promesses.