Cela fait maintenant plus de trois semaines qu'Emile est porté disparu au Haut-Vernet. Rémy Avon, procureur de Digne-les-Bains, a lancé de nouvelles recherches le mardi 26 juillet 2023. Malgré la mobilisation d'importants moyens, le petit garçon âgé de 2 ans et demi est toujours introuvable ce lundi 31 juillet.
A ce stade, les enquêteurs n'écartent aucune hypothèse. Alors que des habitants de ce petit village des Alpes-de-Haute-Provence ont désigné un "coupable idéal" en la personne d'un adolescent, une tragique piste se dessine. Dans un entretien accordé au Figaro, le général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN), a avancé une thèse accidentelle.
"On pense à l'accident avec un automobiliste, entre autres. Y'a-t-il eu des engins agricoles qui traversaient le Haut-Vernet au moment de la disparition ?", a-t-il lâché. "Le petit garçon aurait pu être tué par un tracteur ou une moissonneuse-batteuse. Sans même que le conducteur s'en aperçoive !! Il arrive que des petits animaux soient avalés par ces engins sans que le conducteur ne remarque quoi que ce soit...", a ajouté le professeur de sciences criminelles à l'Université de Cergy-Pontoise.
A la question de savoir si les enquêteurs - qui ont centré leurs recherches sur un rayon de 5 kilomètres autour du domicile des grands-parents d'Emile - avaient pu passer à côté du corps de l'enfant, le général François Daoust a estimé que c'était tout à fait possible. "Il n'est pas impossible que l'enfant ait glissé dans un truc ou un petit boyau et qu'un adulte et même les chiens soient passés à côté. C'est pour cela qu'il reste la dernière phase de recherche du corps avec les chiens qui détectent les cadavres. Car hélas, après trois semaines ce n'est plus un petit enfant en vie que l'on s'attend à retrouver...", a-t-il expliqué.
L'ancien directeur de l'IRCGN a été, en outre, interrogé sur la piste d'un drame familial. Et il a tenu à préciser que cette hypothèse n'avait pas été écartée par les enquêteurs. "Ils s'intéressent évidemment à l'environnement familial. Ils se penchent dessus d'abord pour savoir si c'est une famille normale, équilibrée, où il n'y a pas de tension ou un divorce dans l'air qui motiverait un enlèvement, voire un crime. Tout est possible...", a-t-il souligné.
"Les tantes et les oncles du petit Emile sont par exemple très jeunes. Est-ce que le petit garçon les aurait suivis alors qu'ils allaient en pleine nature et qu'il se serait perdu ? Ou y'aurait-il eu un accident lors de cette sortie ? Dans cet environnement, on peut tout imaginer...", a conclu celui qui est considéré comme l'une des références en matière de police judiciaire et de criminologie en France.