Accusé par Mediapart d'avoir un compte à l'étranger, Jérôme Cahuzac, exclu du PS à l'unanimité, a passé des semaines à tout démentir en bloc : dans les médias, "les yeux dans les yeux" face à Jean-Jacques Bourdin et même à l'Assemblée nationale. Pas de quoi, pourtant, lui donner envie d'éviter ses collègues députés à tout jamais.
Avec ses aveux sur son compte en Suisse, Jérôme Cahuzac ne s'est pas franchement fait des amis. Mais non content d'avoir bouleversé la vie politique française, l'ancien ministre du Budget, élu député du Lot-et-Garonne en juin 2012, ne souhaite pas en rester là. Se faire oublier ? Ce n'est pas vraiment son projet. Son suppléant à l'Assemblée, Jean-Claude Gouget a expliqué à RTL ce mercredi : "Lui juge que ce serait bien de revenir. Il m'a dit 'je me laisse 15 jours de réflexion'".
Mais François Hollande ne l'entend pas de cette oreille. Ce mercredi 10 avril, alors qu'il dévoilait ses mesures sur la moralisation de la politique, le président de la République est revenu sur le possible retour de Jérôme Cahuzac. "Blessé, meurtri" par les mensonges de son ex-ministre (qui ont bien inspiré Twitter), il a ainsi déclaré : "Il y a, je pense, une question de conscience, si encore elle est possible d'être évoquée. Comment venir au Parlement, là où un mensonge a été prononcé ?". C'est bien la question que tout le monde se pose.