Le Mariage pour tous fait autant polémique chez les citoyens qu'à l'Assemblée nationale. Au lendemain d'une nouvelle manifestation violente, les députés reprenaient ce jeudi l'étude du projet de loi après que le Sénat l'ait adopté le 10 avril. Des débats qui se sont poursuivis dans la nuit et ont manqué de déraper.
C'est aux alentours de 00h45 que la tension monte dans l'hémicycle. Alors qu'un élu UMP, Marc Le Fur, parle de la manifestation des "anti" ayant eu lieu aux Invalides ce jeudi 18 avril, il est soudainement interrompu par d'autres voix qui s'élèvent dans l'Assemblée. En cause ? Le geste d'un fonctionnaire assis juste derrière la ministre de la Justice, Christiane Taubira. Les parlementaires UMP se lèvent alors et se dirigent vers l'homme mais sont interceptés par des huissiers. C'est alors que la retransmission vidéo se coupe.
Ce genre de tensions est plutôt rare dans l'hémicycle. Selon Alain Vidalies, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, ce serait même une situation inédite. Ce dernier indique que le président du groupe devra donner des explications.
De son côté, Claude Partolone, le président de l'Assemblée, va plus loin. Interrogé ce vendredi sur BFM TV/RMC, il a demandé des sanctions et prévoit de visionner les images pour déterminer ce qu'il s'est réellement passé.
Si la tension était donc palpable dans l'hémicycle, elle l'était tout autant à l'extérieur. Ce jeudi, le collectif Manif pour tous mené par Frigide Barjot (récadrée par son beau frère Karl Zéro en début de semaine) avait de nouveau décidé de se réunir dans la soirée. Ils étaient 2900 selon la police, 6000 selon les organisateurs, à défiler dans les rues de Paris avant de finir devant l'Assemblée Nationale.
70 à 80 personnes ont été arrêtées par la police et un jeune homme a été blessé. Dans la nuit, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a de nouveau condamné ces écarts. On vous rappelle qu'il avait rencontré les organisateurs de la Manif pour tous ce mercredi afin d'établir une charte de comportement.