Vous la connaissez très certainement comme l'un des visages du Studio Bagel, le collectif de YouTubeurs le plus célèbre du web (et depuis peu du PAF). Marion Séclin – Mady pour les intimes – a pourtant bien d'autres cordes à son arc. D'abord aperçue dans l'ombre d'autres podcasteurs à succès (La Ferme Jérôme entre autres), la vidéaste a finalement dévoilé son projet solo l'été dernier, une web série humoristique et instructive, réalisée en association avec le site MadmoiZelle.com : Mad Gyver.
Tous les premiers mercredis du mois, Mady y réalise divers tutos et/ou explique avec trois bouts de ficelles comment se sortir de n'importe quelle situation du quotidien. Son humour, son souci de la mise-en scène et assurément sa légère notoriété ont permis à ses vidéos de rencontrer rapidement un beau succès auprès des internautes. Chaque épisode est aujourd'hui vu plus de 100 000 fois sur la chaîne Youtube de ComiKaz, preuve que la recette déjantée de la YouTubeuse fonctionne.
Que faisais-tu avant de faire des vidéos sur YouTube ?
Mady : J'étais visuel-merchandiser chez Zadig & Voltaire ! J'étais partie sur la voie d'être comédienne. Sauf que j'avais fini mes études et comme toute bonne étudiante qui a fini son école de théâtre, je n'avais pas de travail. Je me suis donc dirigée vers une voie complètement différente. En fait, avant, je ne savais rien faire à part jouer. Je ne savais ni filmer, ni monter. Je suis un peu l'OVNI d'Internet. Je pars tout de même du principe que tout ce qui m'est arrivée dans ma vie a pu m'aider à être là où je suis maintenant.
Et comment es-tu justement arrivée là où tu es, c'est à dire sur YouTube ?
Je suis arrivée là par La Ferme Jérôme. J'étais encore en train de faire mes études quand je l'ai rencontré. Il savait que j'étais comédienne. Je savais qu'il faisait des vidéos sur Internet - il n'était pas encore très populaire. Et un jour il m'a demandé de jouer dans l'une de ses vidéos. Puis c'est devenu quelque chose de pratique. Ça m'a permis d'avoir des images de moi et lui d'avoir une comédienne libre pour faire tous les rôles, même les plus ingrats genre manger un kebab de manière extrêmement sale !
Maintenant tu as ton propre concept, Mad Gyver. Comment est né ce projet de web série ?
J'ai rencontré Fabrice de MadmoiZelle.com qui voulait que je fasse un Street Style. Et on a énormément accroché. Et il m'a dit : 'Viens, on t'écrit des vidéos'. Et je me suis dit 'Qu'est ce qui manque sur YouTube ? Ca manque de tutos'. C'est faux, ça ne manque pas du tout de tutos. Mais ceux qu'on voit sur Internet, sont extrêmement longs et pas montés. Quand vous en regardez un pour se faire un maquillage par exemple et que vous passez 25 minutes à écouter une fille parler, on perd rapidement le fil. Je voulais faire des tutos qui ne soit pas long et qui soit ludique et drôle à regarder.
Tes vidéos ne sont pas seulement vues par des femmes mais aussi par des hommes...
J'ai jamais cherché à attirer un public féminin pourtant. Je pense qu'un tuto pour se dégraisser les cheveux peut intéresser aussi bien les hommes que les femmes. En fait, j'essaye d'écrire pour tout le monde. J'ai aussi fait appel à Lucien Maine du Golden Moustache - qui tient le rôle de mon copain - afin que ça touche aussi les garçons. Et à chaque fois, sa présence rajoute beaucoup au potentiel drôle de mes vidéos. J'essaye aussi un maximum de ressembler aux internautes. Je me mets pas en avant avec une mise-en-scène extrêmement chiadée. L'idée de Mad Gyvers n'est pas seulement de plaire aux filles mais aussi de partager un savoir et de faire rire.
Quels sont les YouTubeurs qui selon toi méritent d'être suivis ?
La Ferme Jérôme même s'il est plus trop sur YouTube. Je suis toujours très fan de son humour. D'ailleurs, j'ai une anecdote assez magique. J'étais avec lui dans un café en train de chercher un concept pour Madmoizelle. On réfléchissait à Mad Gyver qui n'était qu'un embryon d'idées. Et on a eu ensemble l'idée des Tutos qui sont diffusés sur Canal+. J'ai travaillé avec lui sur les deux premiers sortis sur le web. Et je suis assez fière de me dire que mon envie de faire des tutos est un peu contagieuse et a marché à un moment.