En 2013, Abdellatif Kechiche dévoilait La Vie d'Adèle, l'un de ses films les plus importants, mais également les plus problématiques. Bien que récompensé à Cannes de la Palme d'or, ce projet n'a cessé d'être entouré de nombreuses polémiques. Parmi elles ? Sa fascination dérangeante à filmer aussi précisément les relations sexuelles d'une adolescente, mais aussi son manque de respect envers ses techniciens et actrices principales.
A ce sujet, onze ans après sa sortie en salles, Léa Seydoux - nommée au César de la meilleure actrice en 2014, vient de confesser auprès de France Inter qu'elle était encore aujourd'hui marquée par ce tournage. Malgré son attachement envers le réalisateur, l'interprète d'Emma ne lui pardonne pas son comportement dans les coulisses du film.
"Avec Abdellatif, ce qui avait été très difficile, ça a été le harcèlement moral, a-t-elle soufflé ce vendredi 2 février 2024. On a été maltraités." Encore abasourdie d'avoir vécu ça dans le cadre d'un simple travail, "On ne peut pas être maltraité quand on part travailler, dans aucune profession, c'est inadmissible", elle regrette principalement d'avoir laissé le réalisateur faire ce qu'il voulait à l'époque.
"Il n'y avait pas de respect dans la façon où ces scènes ont été tournées, a-t-elle déploré. Le corps, la nudité... Mon corps m'appartient, je veux avoir le choix de décider ce que je veux montrer de mon corps. Ce n'était pas le cas dans le film d'Abdellatif Kechiche." Et d'ajouter : "Aujourd'hui, si je fais des scènes de sexe dans un film, je demande à voir ensuite les rushs et j'accepte ou non la scène".
>> La Vie d'Adèle : Léa Seydoux violemment clashée par le réalisateur Abdellatif Kechiche <<
Cependant, si Léa Seydoux a par la suite affirmé, "Ce sont des choses que je n'accepterai plus jamais" et rappelé, "C'était tellement dur à faire, très violent, d'une certaine façon", la star a dans le même temps confessé qu'elle ne se sentait pas capable de cracher sur cette expérience. "Je ne regrette absolument pas de l'avoir vécue, au contraire, ça m'a rendu plus forte".
Elle en a conscience, bien qu'extrême et problématique (une même scène pouvait être tournée 100 fois, sur plusieurs jours), la méthode du cinéaste lui a permis de ressortir avec de nouveaux acquis. "Il y a quelque chose dans le jeu que j'ai appris grâce à lui, a révélé l'actrice. Avec Abdellatif, on cherchait. Il nous épuisait à un endroit, mais de cet épuisement-là, il en est ressorti des choses assez sublimes".