Une cabane dans les bois, une mère, ses deux enfants, et dans la forêt : un mal indescriptible. Voilà pour le pitch très "post apo" que propose Mother Land, à découvrir en salles ce 25 septembre 2024. Plus qu'un film de genre auréolé d'une star (Halle Berry) - omniprésente sur nos écrans cette année pour notre plus grand bonheur, c'est un véritable événement : c'est le premier film du frenchie Alexandre Aja à voir au cinéma depuis trois ans !
Alexandre Aja, c'est de l'horreur qui tétanise, comme son remake-choc de La colline a des yeux, relecture énervée du classique de Wes Craven. Mais c'est également du gore ironique, à la limite de la parodie : Piranha 3D, resté fameux comme étant l'une des oeuvres les plus régressives et vulgaires en son domaine. Son dernier fait d'arme au cinéma, c'était Crawl, déclaration d'amour un brin bourrine aux alligators.
Et il y a fort à parier que son nouveau long-métrage pencherait plutôt vers la toute première catégorie, celle du film de flippe premier degré. Sa bande-annonce fait d'ailleurs furieusement penser à un film de frousse bien connu : Le village de M. Night Shyamalan. Voilà qui promet jumpscares, créatures surnaturelles et... Twist ending ravageur ?
Une famille recluse dans une forêt alors qu'un mal indescriptible a détruit notre monde... Le cocktail que propose Mother Land est détonnant : entre le survivalisme, la dystopie pure et... le film à énigmes à la Shyamalan. Effectivement, la grande question que pose le film est celle-ci : tout ce qu'aborde le personnage de la mère, incarnée par Halle Berry, n'est-il que pure invention ? La fin du monde est-elle réelle ? Ou séquestre-t-elle sa progéniture par pure folie ?
De quoi nous laisser espérer le retour par la grande porte d'Aja ? Oui... et non. A en croire la presse UK, les réactions sont mitigées puisque le public outre atlantique compare autant l'oeuvre à l'énorme hit Sans un bruit... Qu'au très malaimé Bird Box, la production Netflix avec Sandra Bullock. Netflix, Alexandre Aja connaît cela très bien, car c'est pour la plateforme que le cinéaste français a réalisé son film de SF très conceptuel Oxygène...
"Le nouveau thriller surnaturel de Halle Berry, qui est le premier projet de sa société de production HalleHolly, a reçu des critiques mitigées", observe d'ailleurs le média américain TODAY. Alors que certains spectateurs complimentent un film "tellement bon, avec une Halle fantastique", d'autres déplorent un brin que "l'histoire se déroule très lentement, ce qui va décourager beaucoup de gens". Mais ce qui a surtout beaucoup clivé, c'est le dénouement... "ennuyeux, confus et plutôt ambiguë", épingle un autre spectateur plutôt virulent.
Face aux critiques, Halle Berry, elle, défend coûte que coûte ce film. Sur Twitter, l'actrice l'envisage presque comme un acte militant. "Prouvons au box-office que nous, les femmes noires, pouvons aussi mener ce genre !", s'est-elle ainsi réjouie dans l'une de ses dernières publications. "Les femmes noires comptent dans le cinéma d'horreur", affirme l'actrice de X Men et Catwoman.
Et on ne peut pas donner tort à l'actrice afro-américaine d'ailleurs. Si l'on pense à Brandy Norwood dans The Front Room, Betty Gabriel dans Get Out, Teyonah Parris dans Candyman, Lupita Nyong'o dans Us, Naomi Ackie dans Blink Twice, Janelle Monáe dans Antebellum, Octavia Spencer dans Ma... C'est clair, les actrices noires leadent le meilleur du cinéma horrifique.
Mother Land viendra-t-il confirmer cette révolution ?