Mais que devient EmRata depuis l'annonce de son divorce après les tromperies de son mari ? Bon, pas besoin d'acheter le journal pour répondre à cette question, vu que le compte d'Insta de la mannequin est toujours aussi régulièrement alimenté. Mais ces dernières années, Emily Ratajkowski s'est métamorphosée. Ou plutôt, s'est révélée : dans ses interviews et ses posts comme dans son livre, le best seller My body (également dispo dans ta librairie), elle dévoile une prose hyper critique envers le système qui l'a fait connaître - celui de la mode, des réseaux sociaux, du cinéma...
Et surtout, des mecs qui l'ont sexualisée. Agents, journalistes, photographes, réalisateurs, internautes... Tant et si bien qu'aujourd'hui, la jeune artiste en a un peu sa claque des hommes, en fait. Elle pense même à... sortir avec une femme. Et pourquoi pas ? Elle l'explique dans les pages du mag HommeGirl's Volume 9 : "C'est la première fois que je suis célibataire de ma vie... Et j'adorerais sortir avec une femme. Alors qu'une version plus jeune de moi-même aurait probablement opté pour un mec moyen, juste histoire d'avoir un petit ami.".
Okay, voilà qui est dit : EmRata est célib (news positive pour certains et certaines) mais ne privilégiera pas forcément un mec. On s'en fout ? Pas tant que ça, en fait.
Car l'air de rien, en décochant ce petit "J'adorerais", la jeune mannequin nous incite à banaliser un sujet qui est très loin de l'être : la bisexualité au féminin. Car qui écoute les meufs bi aujourd'hui ? Et qui les comprend ? On s'interroge. Surtout en France, où les témoignages sont loin, mais vraiment très loin de s'accumuler.
Spontanément, on citera le coming out bi plutôt remarqué d'Angèle. La chanteuse belge s'était fait "outer" dans les médias - Touche pas à mon poste notamment avait révélé son amour des femmes. Afin de se réapproprier sa liberté, ses désirs et son corps, l'interprète de Balance ton quoi avait donc posté une publi Insta bien équivoque à ce sujet. Triste : les stars qui évoquent leur bisexualité le font volontiers pour ne pas que des médias malveillants ou les réseaux bafouent leur consentement et le fassent avant elles...
Pourquoi on entend si peu les voix des bisexuelles ? La réponse, tu la devines : car les exemples ne se bousculent pas au portillon. On appelle ça le "cercle vicieux" : moins de femmes viennent témoigner... moins de femmes témoignent. Et cela, Angèle, encore elle, le suggérait sur les ondes d'Inter :"J'aurais adoré, adolescente, pouvoir me référer à des artistes bi et gays". Mais au début des années 2000, c'était beaucoup plus chaud.
La même Angèle expliquait à Vogue France en février dernier : "la bisexualité reste un sujet alors qu'en fait, ça n'en est pas un. À 13 ans, je sentais déjà que j'étais aussi attirée par les filles. Mais c'était plus simple de le dissimuler, ça m'arrangeait d'être aussi attirée par les mecs". Un vrai sujet tabou, donc.
Du coup, on ne peut que se réjouir de voir une figure aussi influente que Emily Ratajkowski (trente millions d'abonnés sur Insta quand même) aborder le sujet. Surtout que chez EmRata, le bail n'est pas juste perso. Il est politique, féministe.
Dans un long et récent portrait du Los Angeles Times, la star dénonçait Hollywood, "un endroit dégueulasse", mais aussi tous les réalisateurs et producteurs qui font l'usine à rêves ("Quand je faisais des films, j'avais juste l'impression d'être un morceau de viande : est-ce qu'elle a autre chose à proposer que ses seins ?" et avouait son ras le bol "d'être simplement consommable pour les hommes puissants".
Tu le comprends, EmRata en a marre des hommes qui souhaitent tout imposer : leur pouvoir, leur libido, leurs perversions. "Et c'est peut-être pour ça qu'en ce moment je ne suis pas vraiment intéressée par les points de vue masculins. Parce que tout cela nous renvoie qu'à des mensonges. Je ne pense vraiment pas aux mecs ces derniers temps... Je travaille", concluait-elle dans le journal américain.
Du coup, pour la mannequin, être seule, ou être avec une meuf, c'est politique : c'est aussi affirmer son overdose totale des mecs, ou plutôt son dégoût, sa déception, dans le système sexiste qui est le nôtre. Etre lesbienne, ou bi, c'est notamment ça, qu'on le veuille ou non : prendre position dans une société où l'hétérosexualité est considérée comme la norme. Avec toutes les violences qu'elle implique.
"Moi, j'ai toujours été plus attirée par le mood que par les spécificités physiques d'une personne, donc parfois, l'amour me frappe au hasard. Une meuf comme Megan Thee Stallion, par exemple, elle est incroyablement belle !", a détaillé EmRata, relève encore Teen Vogue. Ca sent le début d'une longue love story, ça. Une chose est sûre en tout cas, la mannequin a envie "de s'amuser" depuis qu'elle est solo. Elle ajoute même : "Laissez-moi vivre ! Ce n'est pas cool que des gens détestent ma vie amoureuse".
Loin de la hate, et si certaines s'en inspiraient ?