Soirée-événement ce 16 février à 21h15 : est pour la première fois diffusé à la télé en France le plus gros succès au box office mondial de 2023 : Barbie. Et c'est naturellement sur Canal + que ça se passe.
Mais pourquoi être au rendez-vous ? C'est simple : car vous n'avez pas fini d'entendre parler de cette production Mattel signée Greta Gerwig. Succès phénoménal devenu deux mois après sa sortie le film plus rentable de 2023 avec ses 1,38 milliard de dollars au box office US, s'érigeant moins en oeuvre qu'en phénomène culturel, cette satire très, très drôle est surtout devenu un catalyseur à polémiques.
>> Barbie est le seul film à avoir tout compris au génie comique de Ryan Gosling, et c'est réjouissant <<
Critiques, coups de gueule, controverses, voire même interdictions ! Barbie a tout connu. Dès sa sortie aux States, le conservateur américain (très médiatisé) Ben Shapiro étrille cette comédie trop girl power à ses yeux : "un des pires films jamais vus, un des films les plus wokes jamais vus". A l'unisson, sur les réseaux sociaux, on dénonce une décomplexée "propagande féministe". Oui oui, sans rire.
Mais ce n'est pas tout. Dans le même laps de temps, au Liban et au Koweit, la sortie du film est carrément annulée. Le ministre de la Culture Mohammad Mortadan dénonce une "promotion de l'homosexualité et du changement de sexe" (!) et diabolise une oeuvre allant à l'encontre "des valeurs morales et religieuses". On aurait pu croire que les controverses avaient atteint un point de non-retour. Spoiler : pas du tout. Elles ne faisaient que commencer.
Dans les mois qui suivirent, alors que le hit subit interdictions et censure dans certains pays peu sensibles (ou trop sensibles) à son progressisme, c'est encore aux Etats-Unis que les débats battent leur plein. Notamment car bien des internautes, vidéastes, influenceurs, voient là un film qui magnifierait la détestation des hommes. Soucieux de ranimer les braises, l'humoriste américain Marc Maron ironise : "le fait que certains hommes soient offensés est tellement embarrassant pour eux. Ce sont juste de gros bébés".
Et ce alors que des associations chrétiennes dénoncent le caractère LGBTQ du film - on se demande encore ce qu'il y a de LGBT dans Barbie.
Pas super solidaires, les cinéastes s'en prennent à Greta Gerwig. Lauréat (à deux reprises !) de la Palme d'or, le Suédois Ruben Ostlund (Sans filtre) démonte le film : "C'est du cynisme déguisé en optimisme. C'est toute la folie de notre époque. Un fabricant de jouets qui finance son propre film et qui s'achète une cinéaste d'auteur américaine afin de rendre plus présentable ces poupées très vieux jeu... Barbie met une tonne d'argent dans le marketing, et il n'y a plus de bouche-à-oreilles".
Les polémiques en tout genre ne se sont pas arrêtées là. A l'heure des nominations aux Oscars, la discorde s'exacerbe. Pourquoi ? Car si Barbie est en lice pour l'Oscar du meilleur film, et Ryan Gosling la statuette du meilleur acteur dans un second rôle (il interprète Ken dans le film), sont absentes des nominations... Sa star, Margot Robbie, et sa réalisatrice, Greta Gerwig. En gros, celles sans qui Barbie n'existerait pas.
Ce qu'a souligné Ryan Gosling d'ailleurs : "Il n'y a pas de Ken sans Barbie. Il n'y a pas de Barbie sans Greta Gerwig et Margot Robbie. Dire que je suis déçu qu'elles ne soient pas nommées dans leurs catégories respectives serait un euphémisme ! Ce sont les personnes responsables de ce film mondialement célèbre. Leur travail doit être reconnu".
Et on pourrait encore poursuivre longtemps cet interminable feuilleton. Alors que des stars comme Meryl Streep envisagent ce film comme le sauveteur inespéré du cinéma américain, survenu en pleine grève des scénaristes et acteurs à Hollywood, d'autres comme Oliver Stone voient là "une infantilisation d'Hollywood".
Bref, ce 16 février à 21h15, Canal + propose l'air de rien l'une des oeuvres les plus controversées de 2023. Rien que ça. Raison de plus pour le (re)voir !