Cela fait depuis 2022 que le rappeur Booba a initié sa croisade contre Magali Berdah, fondatrice de l'agence d'influenceurs Shauna Events, surnommée "la papesse des influenceurs". L'artiste désire confronter ceux qu'il nomme "les influvoleurs" à la Justice, en dénonçant contrefaçons diverses et autres "pratiques commerciales trompeuses".
Mais les attaques portées envers la femme d'affaires - qui a fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Paris en septembre 2022 - furent également la source d'un cyberharcèlement déplorable. Résultat ? En octobre 2023, Elie Yaffa, alias Booba, se retrouvait en retour mis en examen et placé sous contrôle judiciaire "pour harcèlement moral en ligne aggravé".
Lors d'une conférence de presse le 14 septembre 2022, Magali Berdah avait d'ailleurs épinglé le rappeur : "Cet homme qui se dit lanceur d'alerte est un harceleur qui attise la haine sur les réseaux sociaux et ailleurs. Chacun doit prendre ses responsabilités. Et en ce qui me concerne, je reste debout et je ne me tairai pas... Je vis au rythme d'un homme. Tout dépend de lui, de ses humeurs et de ses envies. C'est en meute"
Mais où en est-on au juste aujourd'hui ?
Eh bien, le 27 novembre s'est finalement ouvert le procès de 13 internautes, face à Magali Berdah - récemment condamnée à verser au blogueur Sam Zirah 2 000 euros de dommages et intérêts pour avoir abusé "du droit d'agir en justice" après l'avoir attaqué en diffamation. Ces 13 internautes sont accusés de cyberharcèlement. La plaignante, autrement dit la fondatrice de Shauna Events, évoque volontiers des insultes misogynes, des attaques répétées et même des menaces de mort explicites.
On te résume l'affaire.
C'est au tribunal de Paris que 13 internautes sont jugés pour cyberharcèlement. Dans ce que décrit la plaignante confrontée aux prévenus de ce procès, on retrouve des évocations de menaces de mort.
Exemple ? "Tu mérites d'être décapitée". Et ce ne serait qu'un aperçu, relate France 3, des 70 messages haineux ou injurieux reçus par la business woman de la part de certains des individus qui se retrouveront face au juge. Une part infirme, selon la femme d'affaires, de l'ensemble des messages insultants reçus au total : ils atteindraient le chiffre hallucinant de 120 000...
Et la plaignante de s'exprimer : "J'ai perdu les trois quarts de mes amis : dès qu'ils s'affichent avec moi, ils sont harcelés. J'aurais aimé que ces gens [les accusés, ndlr] se rendent compte de ce qu'ils ont fait. Ils demandaient ma décapitation et que je sois brûlée vive. On m'a prêté toutes les arnaques de la terre entière. On m'a fait passer pour un monstre".
Ce procès ne va pas s'arrêter là. Un nouveau prendra place mi-décembre et un troisième fin janvier. Car ce sont au total 28 internautes qui seront jugés pour cyberharcèlement à l'encontre de la reine des influenceuses - qui en 2019 avait été condamnée à un an de prison avec sursis pour "abus de faiblesse" et "blanchiment".
Autant dire que le "feuilleton Berdah" va perdurer en 2024. Affaire définitivement à suivre donc.