Habituellement, les stars de la télé-réalité adorent faire parler d'elles. Que ce soit dans les émissions de la TNT à coups de clashs ridicules ou de petites phrases improbables sorties de nulle part, ou bien sur les réseaux sociaux à travers quelques posts sexy et stories plus ou moins intéressantes sur la folie de leur quotidien. Mais cette fois-ci, on imagine que certaines d'entre elles auraient préféré être oubliées.
Ce jeudi 6 octobre 2022, l'Assemblée nationale était en effet réunie afin de proposer une loi pour lutter contre la fraude au compte personnel de formation (le fameux CPF) et interdire le démarchage des titulaires. A cet effet, le député Thomas Mesnier (LREM) - à l'origine d'un texte déposé en août dernier, n'a pas hésité à tirer à balles réelles sur certains candidats de télé-réalité soupçonnés de participer à de telles arnaques.
Présent à la tribune, ce dernier s'est dans un premier temps amusé à lire une story publiée par une star de la télé sur Instagram, "C'est des formations qui sont 100% gratuites puisqu'elles sont agréées par l'Etat. C'est des formations qui vous permettent de travailler et de gagner de l'argent", avant de déplorer l'omniprésence d'un tel discours sur ces réseaux. "Ces mots, c'est Maeva Ghennam qui les a prononcés. 3,3 millions d'abonnés sur Instagram, a-t-il rappelé, dépité. J'aurais pu citer Manon Tanti, 3 millions d'abonnés, Greg (Yega), Hillary, Marc (Blata)... Tous ces influenceurs qui ont fait la promotion des formations au CPF, prétendument gratuites donc, mais surtout coûteuses pour l'Etat, et en promettant monts et merveilles à leur issue. La réalité est souvent loin de ces mirages."
Des mots qui ont été validés par Booba, en guerre contre ceux qu'ils renomment influvoleurs depuis plusieurs mois.
Une attaque plutôt sage, mais qui a été appuyée par la suite par David Guiraud (France Insoumise). Lui aussi remonté par les arnaques vendues par les influenceurs auprès de leurs abonnés, le membre de la NUPES ne s'est pas montré tendre avec eux qui, indirectement ou directement, ont participé l'année dernière à l'explosion d'une fraude au CPF qui aurait été multiplié par 8 en un an.
"Cette fraude se fait à ciel ouvert, sur les réseaux sociaux notamment, a-t-il expliqué. Et pire que tout, elle prédate la jeunesse et les publics les plus fragiles." S'il ne souhaite pas mettre tout le monde dans le même panier, "Il est peut-être vrai que certains, que l'on appelle influenceurs / influenceuses, sont peut-être coupables de ne pas avoir été très regardants et se sont peut-être eux-mêmes faits berner par certains prestataires douteux", il semble malgré tout avoir une liste bien précise de personnalités à sanctionner.
"Mais il existe des gens sans scrupules dans ce pays qui proposent, depuis leurs villas à Dubaï, des formations qui n'existent même pas de minages de cryptomonnaie, a soufflé le député. Ces formations qui n'existent pas, parfois même qui ne sont même pas réalisées, ce sont des pratiques qui doivent être lourdement sanctionnées."
Selon David Guiraud, il est inacceptable de voir ces influenceurs abuser de leur statut pour arnaquer un public qui ne comprend même pas ce qu'on lui demande : "D'autres abusent de la confiance des plus jeunes, ils les trompent à coups de "mes bébés" - tu iras dire "mes bébés" à la juge, on verra comment elle le prendra, en promettant par exemple des ordinateurs de 200€ en échange du dépouillement de leur compte CPF qui vaut souvent le triple ou le quadruple."
Pour l'heure, il est encore trop tôt pour savoir ce que risque réellement tout ce que ce petit monde face à ces accusations d'arnaques. Cependant, quand on sait que la proposition de loi a été "adoptée à l'unanimité en première lecture" ce jeudi 6 octobre, les choses pourraient très rapidement se décanter et faire tomber quelques têtes parmi les influenceurs.