Vieux-Port peut être, mais pas vieux monde. Marseille se bouge en cette toute fin 2023 avec l'ouverture d'un lieu totalement nécessaire : un centre destiné aux personnes LGBTQ+. C'est-à-dire, aux homosexuels, lesbiennes, bis, transgenres, tous sujets à de déplorables discriminations et violences. Dans l'espace public, dans la rue, sur les réseaux sociaux, et on en passe. D'où l'intérêt d'un lieu dédié !
Un centre pour quoi ? Pour accueillir les personnes concernées, leur dédier une écoute et une aide, et ce en collaboration avec trente associations qui participent directement à l'initiative. Ce centre financé de moitié par l'Etat pour but de guider les personnes LGBTQIA+ au niveau de la documentation, de la santé, mais aussi de l'emploi.
Et ce n'est pas trop tôt : Marseille était la seule grande ville de France qui manquait d'une telle structure, rappelle le magazine Têtu. "Il était temps !", s'est d'ailleurs exclamée la ministre chargée des luttes contre les discriminations, Bérangère Couillard.
Mais pourquoi est-ce si important ?
"À Marseille il manquait un centre, c'est quand même la deuxième ville de France", a d'ailleurs poursuivi lors de l'inauguration de ce centre le 9 décembre dernier la ministre chargée des luttes contre les discriminations. C'est en partie pour cela que cette ouverture importe autant : de par l'importance, en terme de superficie comme d'influence culturelle, de la capitale du rap au sein du pays. C'est tout un symbole.
>> Quel est le réseau social le plus toxique pour les personnes LGBTQ ? (ça va t'étonner... ou pas !) <<
Un pays justement où la sonnette d'alarme exige d'être tirée. En un an, selon SOS Homophobie, le nombre d'agressions physiques LGBTIphobes en France aurait augmenté de 28 %. Et ça, c'est juste pour les actes de violences signalés, parmi les témoignages de 1 506 personnes concernées.
Un euphémisme donc.
Bien sûr, l'homophobie outrepasse les frontières, 32% des personnes LGBTQ ont déjà annulé un voyage après avoir appris qu'une destination à l'international constituait une menace par exemple, et 64 pays à travers le monde interdisent encore les relations homosexuelles. Mais en France perdure une homophobie tout aussi tenace qui impose clairement de prendre en compte les victimes de haine au quotidien.
>> En Malaisie, c'est dangereux d'être gay... et de porter une montre <<
Le projet de centre LGBTQ à Marseille a mis plus de cinq ans à se concrétiser. Adjoint au maire chargé de la lutte contre les discriminations, Théo Challande Névoret voit dans cette inauguration la démonstration évidente "d'un Marseille plus juste, plus inclusif, un signal fort".
On l'espère nous aussi de tout coeur.