A croire qu'Orelsan est la tête de turc du rap français. Ce jeudi 21 mars, le rappeur de Pour le pire était devant le tribunal correctionnel de Paris. Après la polémique Sale Pute et un procès en 2012 pour "provocation au crime" intenté par le collectif Ni Putes Ni soumises, des associations féministes enfoncent une nouvelle fois le couteau. En cause ? Huit textes chantés par Aurélien Cotentin lors d'un concert au Bataclan en 2009.
Pour les présidentes des cinq associations (dont les Chiennes de garde), les chansons d'Orelsan sont des "injures" et des "provocations à la haine, la discrimination, la violence contre un groupe en raison de son sexe". Le rappeur de Si seul invoque sa liberté d'expression et de création, qu'il serait "super dangereux de censurer" : "C'est de la fiction (...) Je ne suis pas en train de faire un discours politique. (...) C'est une chanson, je ne suis pas en train de donner mon avis".
Se sentant à juste titre "persécuté" (c'est l'objet de sa chanson Courez, courez), Orelsan a tenu a souligné la différence de culture et de génération entre les plaignantes et lui. Si certaines images de la femme et certains termes, comme celui de "chienne", reviennent dans les chansons de l'invité de Maitre Gims, c'est au même titre que "la violence chez des réalisateurs de films comme Stanley Kubrick", a-t-il dit d'après le compte-rendu d'audience de l'agence Reuters.
La Procureur elle-même semble requérir la relaxe. Elle rappelle au juge comme aux associations féministes que "chacune des chansons" raconte une "histoire particulière". Les textes ne peuvent donc pas tomber "sous le coup de l'application de la loi pénale". Le jugement a été mis en délibéré au 25 avril. En juin 2012, la justice avait choisi de défendre la liberté de création. Relaxé, Orelsan a même été programmé aux Francofolies 2013, laissant la polémique Sale Pute loin derrière lui. Bonne idée !