Il suffira d'un tweet, un matin... Comme Christine Boutin, l'agence Pôle emploi l'a appris à ses dépens. Ce jeudi matin, un community manager poste un tweet d'auto-congratulation, sur le compte @pole_emploi, alors que le chômage atteint des records avec 3 millions de demandeurs d'emploi en France. Les internautes montent au créneau.
La journée avait si bien commencé pour Pôle emploi. Selon un sondage Harris Interactive, l'agence apparaît en tête des sites internet préférés des Français dans la catégorie "Emploi-carrière" devançant, et de loin, ses concurrents comme Linkedin et Viadeo. La joie était si grande qu'un community manager de l'agence s'est empressée de poster un tweet d'auto-congratulation : "Le site pole-emploi.fr reste cette année en tête des sites préférés des français dans sa catégorie". Un message qui en a fait sourire certains et agacé d'autres, tous ayant bien en tête la hausse constante du chômage, qui touche davantage les jeunes et les séniors.
Conscient de sa maladresse, Pôle emploi a tenté de se rattraper : "L'étude que nous avons citée ne nous empêche pas d'être pleinement conscients des difficultés actuelles de notre site. Nous renouvelons à cette occasion nos excuses pour les usagers", puis s'est excusé : "Notre message est maladroit, nous savons bien que le trafic vers PE.fr révèle une situation très difficile pour les demandeurs d'emploi. Le terme "préféré" dans l'étude est très mal choisi et nous n'aurions pas dû le reprendre. Toutes nos excuses pour cette maladresse".
Mais trop tard, le "mal" était déjà fait. Le tweet n'a pas tardé à être commenté puis détournée. Après le hashtag #ToiAussiMensCommeCahuzac, les twittos se sont amusés avec le mot-dièse #TweeteCommePoleEmploi. Parmi toutes les vannes lancées sur Twitter voici un florilège des plus drôles : "La maison de retraite, lieu préféré des personnes âgées ! Merci de votre fidélité", "Emmaüs, n°1 des petites annonces immobilières !", "Les Restos du Coeur table préférée des Français" ou encore "La morgue, lieu préféré des personnes décédées en ces périodes de forte chaleur". Après les 812 millions d'euros versés par erreurs aux chômeurs, on peut dire que Pôle emploi est abonné aux boulettes.