Si Red Dead Redemption 2 déchaîne les passions depuis sa sortie le 26 octobre dernier, la vidéo du YouTubeur Shirrako suscite de nombreuses critiques. Dans une vidéo mise en ligne le 28 octobre, il y incarne Arthur Morgan, un hors-la-loi dans les Etats-Unis de 1899, qui croise sur son chemin une femme militant pour le droit de vote dans l'Amérique du XIXe siècle. Mais au lieu d'accepter d'aider la suffragette comme l'y invite le jeu, il choisit de la passer à tabac en la frappant, la jetant sous un train ou en la donnant à manger aux alligators. Intitulée "Beating Up Annoying Feminist" ("frapper une féministe pénible"), elle a été vue plus d'1,4 million de fois et a provoqué une vague de réactions.
Si d'autres gamers avouent honteusement avoir eux aussi maltraité et tué des femmes, d'autres dénoncent cette violence. De nombreux médias reprochent notamment à Rockstar de ne pas interdire ce genre de pratiques à l'encontre des féministes, d'autant que Rockstar Games a déjà été confronté à des problèmes de violences faites aux femmes avec GTA V.
De son côté, le youtubeur dément vouloir faire passer tout message politique et avoue avoir agi ainsi uniquement par amusement : "Je ne sais pas si c'est volontaire de la part de Rockstar, mais ce PNJ (ndlr : personnage non joueur) est plutôt agaçant. Quand vous voulez vous acheter des vêtements dans le jeu, vos échanges avec le propriétaire de la boutique sont sans cesse interrompus par les [slogans qu'elle clame]. Je voulais simplement faire les boutiques tranquille". Voulant calmer les choses, il met les choses au clair : "Clairement, je ne suis pas d'accord avec les commentaires sexistes, mais je ne peux pas faire grand-chose contre. Je n'aime pas censurer l'opinion des gens, que je sois d'accord avec eux ou non".
Face à la polémique, Youtube répliquait en fermant le compte du youtubeur, supprimant ainsi ses 8000 vidéos, avant de faire marche arrière ce jeudi 8 novembre : "Les vidéos ont été réévaluées, et nous avons déterminé qu'elles devaient être soumises à une restriction d'âge, comme elles ne violent pas nos conditions d'utilisation", s'est justifié sur Twitter Ryan Wyatt, responsable des contenus jeux vidéo de YouTube. S'excusant, il mentionne une erreur de modération : "Parfois nous faisons des erreurs, c'est pour cela que nous avons un guide aidant les modérateurs à prendre les décisions difficiles et que nous permettons aux créateurs de faire appel. Nous évoquerons avec le modérateur les conséquences de sa décision et les manières d'éviter de répéter cette erreur."