Difficile de faire semblant de ne pas connaître OnlyFans. Depuis le confinement, la plateforme a explosé, aussi bien auprès des stars que des anonymes. De plus en plus de personnes y postent des nudes et autres vidéos sexy voire porno en faisant payer les internautes pour les voir, soit en one shot, soit par abonnement. Un système qui rapporte puisque OnlyFans, en prélevant 20% à ses créateurs, mise sur 2,5 milliards de chiffre d'affaires cette année. Mignon.
Face à ce succès, Twitter s'est imaginé aller sur ce terrain pour grapiller quelques millions, voire beaucoup (beaucoup) plus. Après tout, après le virage catastrophique pris par Tumblr, il reste le seul gros réseau social qui accepte la nudité mais il n'en fait rien, économiquement parlant. Sous le nom de code ACM (comprenez "Adult Content Monetization"), la plateforme que veut/voulait racheter Elon Musk a donc lancé la production de son projet en interne. L'idée n'était pas de révolutionner le business mais simplement de permettre aux internautes de mettre en place un mettre en place un service d'abonnement pour accéder à du contenu. Une simple copie du concept d'OnlyFans.
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Et alors que tous les voyants semblaient au vert et que tout le monde semblait OK en interne malgré de légers risques vis-à-vis des annonceurs, tout a été arrêté en urgence. La raison ? Une incapacité récurrente et inquiétante de Twitter sur un sujet pourtant grave.
Depuis toujours, Twitter est très à l'aise à l'idée de laisser des contenus porno être diffusés sur sa plateforme. En revanche, aucune intelligence artificielle et encore moins d'équipe spéciale XXL de modération n'est en mesure de savoir différencier si c'est du contenu légal ou si il s'agit de pédopornographie notamment. Et encore moins s'il s'agit de sexualité ou de nudité consentie. Si de nombreux sites X ne se soucient toujours pas réellement de ce problème, c'est suffisamment grave aux yeux de Twitter pour que la firme à l'oiseau ne décide finalement d'abandonner l'idée d'en tirer de l'argent. A très juste raison. D'autant plus qu'un autre souci a été identifié : la société est également à la ramasse en ce qui concerne la vérification efficace de l'identité et surtout l'âge de ses utilisateurs.
Le site The Verge avance que les employés du réseau social sont bien conscients de ces galères depuis un bout de temps et que de nombreuses alertes ont été lancées en haut lieu. En vain. Dans un rapport interne mentionné par le site spécialisé et datant de février 2021, plusieurs d'entre eux regrettaient et dénonçaient une "charge de travail avec des outils anciens qui souffrent de lacunes connues". En clair, la modération et la dénonciation de ces contenus illégaux se ferait aujourd'hui encore en grande partie via des vérifications manuelles. Vive l'an 2000.
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A l'heure où Twitter pourrait encore basculer entre les mains d'Elon Musk, ces énormes investissements indispensables ne sont probablement plus à l'ordre du jour. Quand on sait que le potentiel prochain chiffre d'affaires annuel d'OnlyFans pourrait déjà représenter environ la moitié de celui de Twitter, il y avait pourtant une part de gâteau bien fat à la clé.