Alors qu'une enquête de 60 millions de consommateurs avait révélé que les ados peuvent acheter de l'alcool facilement, c'est une autre enquête, toujours sur les mineurs en France, qui a provoqué un tollé. Appelé Mineurs en danger : enquête sur les scandaleuses défaillances de l'aide sociale à l'enfance, le documentaire choc a été diffusé ce dimanche 19 janvier 2020 sur M6, dans le cadre de Zone Interdite. Dans l'émission présentée par Ophélie Meunier, les téléspectateurs ont pu voir des images flippantes et révoltantes. On y découvre des enfants placés en foyers qui sont parfois délaissés, déscolarisés, attachés, frappés, drogués et même parfois prostitués.
Derrière la caméra, c'est le journaliste Jean-Charles Doria qui a réalisé ce docu durant près d'un an. Au départ, lui et ses équipes avaient fait des demandes de tournage dans les foyers chargés d'accueillir des enfants placés pour Zone Interdite. Mais les départements ayant refusé, plusieurs membres de sa team ont intégré des foyers en Seine-Saint-Denis, dans le Vaucluse ou encore en Côte-d'Or en se faisant passer pour des éducateurs spécialisés. Tous ont ainsi pu tourner les images en caméra cachée. Ils ont été rapidement embauché, et ce sans formation, sans diplôme et même sans vérification préalable de leur casier judiciaire.
Sur Twitter, les internautes sont nombreux à crier au scandale depuis qu'ils ont vu le documentaire sur l'aide sociale à l'enfance (ASE). Les twittos ne comprennent pas comment des journalistes ont pu être embauchés, comment des enfants placés peuvent être laissés sans surveillance, comment certains peuvent partir des foyers pour se rendre dans des chambres d'hôtels se prostituer ou encore comment plusieurs mineurs peuvent être violés par d'autres et/ou avoir été drogués par des éducateurs. Une vidéo hallucinante qui montre toutes les failles du système et qui a mis en colère de nombreux internautes.
A noter que, bien sûr, beaucoup d'éducateurs spécialisés et d'autres professionnels d'aide à l'enfance font leur boulot correctement et s'occupent des enfants avec professionnalisme et bienveillance. Mais pour celles et ceux qui remplissent leur mission, il reste le problème du manque de moyens.
Quant à Adrien Taquet, secrétaire à la protection de l'enfance, il a réagi auprès de 20 minutes en avouant que "les cas de violence montrés dans ce documentaire sont intolérables, inadmissibles". "Je me lève tous les matins pour que ce genre de situation change" a-t-il assuré, avant d'ajouter : "Je suis d'un naturel impatient moi aussi, je ne me satisfais pas que ça n'aille pas plus vite. Mais on avance, des mesures sont déjà mises en oeuvre".
L'homme politique a d'ailleurs partagé un communiqué de presse sur son compte Twitter en évoquant deux nouvelles meures visant à faire évoluer ce système : "Demander par courrier à l'ensemble des préfets de départements de transmettre une description de la procédure de signalements mise en place par le président du conseil départemental" et "demander aux préfets de départements de se rapprocher des présidents des conseils régionaux pour connaître le plan départemental annuel de contrôle des établissements et lieux d'accueil de l'aide social à l'enfance". Les choses devraient donc peut-être changer un jour.