Certains opposants au mariage pour tous sont prêts à tout pour empêcher la loi de passer. Déjà votée au Sénat, elle fait l'objet d'une seconde lecture à remous à l'Assemblée nationale, qui devrait prononcer le vote définitif demain. La veille de ce vote symbolique, le Président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a reçu une lettre de menaces, émanant d'un mystérieux groupuscule baptisé "Intéraction des Forces de l'Ordre".
Pour certains opposants au mariage pour tous, les manifestations émaillées de violence et agressions homophobes (bar gay saccagé à Lille, passage à tabac de couples homosexuels) ne suffisent pas. Le Président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a reçu une lettre de menaces contenant de la poudre de munitions ce lundi 22 avril, selon son entourage. Les auteurs lui demandent la suspension du "vote définitif de la loi sur le mariage pour tous". Le courrier arrivé lundi matin au Palais Bourbon était adressé à la "présidence de l'Assemblée nationale", à "Claude Bartolone, Président de la Douma République Socialiste et Soviétique". Au dos de l'enveloppe, était indiqué : "explosifs, exceptionnellement sans allumeurs". La lettre conclut sur les mots : "Nos méthodes sont plus radicales et expéditives que les manifs, vous avez voulu la guerre, vous l'avez".
La lettre est signée d'un mystérieux groupe baptisé "Intéraction des Forces de l'Ordre" déjà à l'origine des missives envoyées au juge Gentil, qui a mis en examen Sarkozy, et à certains journalistes jugés "bourgeois gauchos". Ses membres ne se réclament "ni de gauche ni de droite", ils sont "seulement des laïcs et athées, comme le veut la République" qu'ils servent et défendent "envers et contre tous en ce moment", la "France profonde" comme seule guide. Plusieurs autres députés ont été menacés de mort la semaine dernière par le même groupe, avec les même méthodes. Les lettres réclament la même chose : le retrait de la loi sur le mariage pour tous.
Le courrier va faire l'objet d'une expertise dans le cadre de l'enquête ouverte fin mars par le parquet anti-terroriste.