Afin de protester contre le placement en détention provisoire d'un de leurs collègues - impliqué dans une affaire de violences contre le jeune Hedi à Marseille -, des policiers ont multiplié les arrêts maladie ces derniers jours.
Neïla Latrous, qui remplace Apolline de Malherbe au Face à face de BFMTV et RMC, a confronté Stanislas Guerini à cette crise qui secoue la police. "Je voudrais revenir sur la rencontre entre Gérald Darmanin et les syndicats de police. Le ministre de l'Intérieur qui dit comprendre leur colère et leur fatigue, mais qui leur demande de ne pas oublier le sens de leur mission. Ca veut dire que la récréation est finie, qu'en tout cas ils doivent reprendre le travail et vite ?!", lui a-t-elle demandé.
Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a estimé que ce n'était pas comme ça que les policiers voyaient les choses. "Ce n'est pas, pour eux, une récréation. C'est, pour eux, un mouvement de colère, de grande lassitude, parfois d'incompréhension aussi", a-t-il expliqué. Son interlocutrice a insisté : "Elle a été entendue et vous dites qu'il faut reprendre le travail ?". L'invité du Face à face a botté en touche et n'a pas répondu à la question.
Neïla Latrous s'en est agacée. "Mais vous ne répondez pas à ma question !", a-t-elle lancé au ministre qui a succédé à Amélie de Montchalin en mai 2022. Celui-ci n'a toujours pas daigné répondre à sa question. "Est-ce que vous leur dites : 'On vous a écouté. Il faut reprendre le travail ?", a-t-elle martelé. "Oui, ils reprendront le travail ! Et ils ont été reçus hier par le ministre de l'Intérieur qui les a écoutés et compris comme il le fait depuis 3 ans !", a fini par lui répliquer Stanislas Guerini.
"Vous savez, les policiers, les gendarmes, les policiers municipaux, les sapeurs pompiers, ils savent qu'ils ont, à la tête du ministère de l'Intérieur, un ministre qui est extraordinairement engagé à leurs côtés et qui défend leurs honneurs, les moyens qui sont les leurs pour travailler, leurs conditions de travail et leurs rémunérations. Ils savent qu'ils peuvent compter sur le ministère de l'Intérieur et le gouvernement pour pouvoir les défendre et les protéger !", a tapé du poing sur la table le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.