Pendant que Rafael Nadal écrasait son adversaire David Ferrer à Roland-Garros , un autre match se jouait sur les réseaux sociaux : celui opposant Teddy Riner à une serveuse du Buddha Bar. Le judoka accuse cette dernière de racisme. Depuis, la polémique enfle.
Après le joueur de handball, Jackson Richardson, victime de racisme lors d'une étape américaine de Pekin Express 2013, c'est au tour de Teddy Riner de tirer la sonnette d'alarme. Tout commence avec un tweet. Vendredi 7 juin, le judoka poste sur son compte @teddyriner : "N'allez jamais au buddha-bar si vous etes noirs et que vous voulez regarder un spectacle de plus près.. Il faudra une Carte Bleue en échange".
Puis, il décide de raconter sa mésaventure plus longuement sur sa page Facebook. "Mon frère et moi étions venus dîner. L'entrée finie, un spectacle brésilien a commencé... Le groupe brésilien traverse le restaurant et s'arrête sur les marches. Nous observons que certaines personnes se lèvent pour prendre des photos et observer de plus près sur les marches... Ce que nous faisons à notre tour. Une minute après, une serveuse attrape mon frère pour lui dire de laisser sa carte bleue ou une pièce d'identité. Mon frère lui dit qu'on regarde le spectacle et elle insiste pour lui demander sa carte bleue... Elle me demande par la suite ma carte et de surcroît elle m'a agrippé carrément le bras. Pourquoi les autres personnes qui étaient sur l'escalier n'ont pas eu cette remarque ?" s'interroge le judoka, récemment star du Musée Grévin.
Face à la polémique, le Buddha Bar n'aura pas tardé à répliquer assurant tout d'abord que "demander une carte bleue ou une pièce d'identité était une pratique courante quand les clients quittent leur table, pour sortir fumer par exemple", rapporte le JDD. L'établissement s'est ensuite confondu en excuses. Laurent Guyot, patron d'une agence de relations publiques parisienne, qui s'occupe notamment du Buddha-Bar, a posté sur Twitter : "Cher Teddy Riner, la barmaid incorrecte mise à pied ce jour. Sincères excuses du Buddha-Bar qui condamne tout racisme".
De son côté, la serveuse se défend de tout racisme. Interrogée par le JDD, elle s'explique : "C'est la consigne de la direction, la procédure habituelle que nous appliquons à tous nos clients (...). J'ai posé ma main sur son bras afin qu'il puisse m'entendre et je lui ai demandé sa carte bleue, toujours avec la politesse requise" avant de raconter : "Monsieur Riner a alors sorti sa carte bleue et m'a dit : 'appelle-moi le patron, ta gueule, va te faire foutre !". Mise à pied par l'établissement, la serveuse compte faire valoir ses droits, évoquant le "préjudice moral".