Difficile de se faire une place dans le Grand Journal au milieu de tous les chroniqueurs. Le philosophe Ollivier Pourriol, recruté pour "donner de la hauteur à l'émission" au milieu de Michel Denisot, Ariane Massenet et Jean-Michel Apathie, l'a appris à ses dépens. S'il n'a pas marqué par ses interventions durant le show minuté de Canal+, il pourrait bien faire parler de lui pour son livre choc On/Off, à paraître lundi aux éditions NiL, et dont Puremédias publie les bonnes feuilles.
L'émission de Canal + est un succès, tellement que ses chroniqueurs parviennent toujours à se recaser. Charlotte Le Bon, l'ex-Miss Météo est au casting de L'Ecume des Jours, au côté de son ancien collègue Omar Sy, qui enchaîne les projets Outre-Atlantique et Yann Barthès pourrait bientôt faire l'acteur. Mais il y en a un qui garde un goût plutôt amer de son expérience télévisuelle. Après le livre choc de deux journalistes sur l'affaire Florange, décrivant les relations houleuses entre Montebourg et Ayrault, c'est au tour du livre d'Ollivier Pourriol, ex-chroniqueur du Grand Journal de faire du bruit. Le philosophe y raconte les coulisses du show minuté de Canal+. On/Off y dépeint avec humour et cynisme les dessous et secrets de fabrication de l'infotainment sans jamais citer qui que soit. Il rapporte des phrases qu'il a entendu ici et là.
Ollivier Pourriol y raconte les étapes qui ont jalonné son CDD, de son recrutement à la non-reconduction de son contrat en passant par les coulisses des quotidiennes. "On n'a pas de place pour une chronique, c'est à toi de prendre la parole" lui explique-t-on une fois embauché. A la fin de son premier jour, le philosophe est "miné", ses moindres interventions sont dirigées dans l'oreillette, il se pose des questions sur son rôle dans l'émission. "Pour une heure de boulot par jour, je touche le loto chaque mois" lui confie un autre chroniqueur. "Fais ce qu'on te dit, ce sera plus simple. Fais nous confiance. Il faut finir par une question. C'est comme ça, c'est le format" commence-t-on à lui conseiller.
Le romancier doit livrer du "prêt à penser". Lire les livres qu'il présente durant sa chronique ? Une perte de temps. "Mais tu ne comprends pas, personne ne te demande de les lire (...) Tu peux le respirer, le livre" lui explique son rédacteur en chef. Son astuce ? "Lire la première page, la dernière page et la page 100" comme ça s'il doit choisir un passage il citera une phrases de la page 100. Apathie lui conseille d'être "moins cérébral, plus dans l'humeur". Et bien sûr son contrat prend fin. Il est gentiment remercié. "Alors, toi, un jour, tu vas écrire un livre pour te venger. Tu vas pas nous rater" lui lance un patron de l'émission. Et il avait vu juste...